Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 11:52

 

Je m'attaque à un sujet épineux et qui va sûrement me faire un tas d'ennemies, je m'en fous, je suis actuellement célibataire et compte bien le rester, au vu de tous les déboires que cela engendre de partager sa vie avec quelqu'un... Au pire je vous conseille un bon berger allemand, c'est mignon, affectueux et fidèle.

  

Je vous vois venir, c'est affectueux un clébard mais c'est limite quand même pour les câlins Car c'est bien connu, les hommes ne pensent qu'à ça, contrairement aux femmes qui préfèrent la beauté intérieure. Ne me baladant que très rarement avec le résultat de ma dernière coloscopie, il faut alors des heures et des heures de discussion pour arriver à dévoiler à une femme votre beauté intérieure à vous et la mener exactement là où vous voulez, c'est à dire dans vos bras (pour commencer), le lit ou le canapé étant la finalité ultime pour tout mâle viril qui se respecte.

 

Une femme, c'est romantique. Ça veut tout dire et rien à la fois. Elles détestent la lourdeur, les hommes rugueux et qui vont droit au but. Il faut donc, comme un bonbon, enrober de sucre votre approche afin de la faire tomber dans votre piège. Les femmes d'aujourd'hui privilégient l'intelligence et l'élégance. Hé oui, l'époque où vous emballiez avec un pauvre jeans troué et un tee-shirt sale avec des auréoles est révolue. Elles aiment les hommes qui prennent soin d'eux.

 

Du coup l'homme s'est transformé en femme. Il n'est plus très rare de voir que beaucoup d'hommes s'épilent, se fardent de crèmes de beauté en tout genre, s'octroient une séance de manucure tous les quinze jours et investissent désormais les salons de beauté qui n'étaient jusque là réservés qu'aux femelles obnubilées par leur apparence.

 

Pour un homme, évidemment qu'une femme qui prend soin d'elle est mille fois plus appréciable qu'une demoiselle qui se néglige. Evidemment qu'un tailleur Channel est cent fois plus sexy qu'un pauvre survêtement, ou un jeans à 15 euros dégoté au marché du coin. Je vous rappelle que nous, la beauté intérieure, on s'en fout royalement.

 

La première chose que l'on voit chez une femme, c'est son physique. L'intelligence ne se décèle pas au premier regard. Par contre une jolie paire de fesses ou de seins ça se remarque relativement vite. Et c'est ce qui va faire que notre intérêt pour elle va se manifester plus ou moins rapidement. Si je fuis systématiquement les bimbos et autres salopes de comptoir, comprenez les nanas qui s'habillent provoc' et qui allument tout ce qui bouge, celle qui est élégante et réservée attire beaucoup plus mon regard.

 

Les yeux sont d'une importance capitale. En principe c'est la première chose que je regarde et je me suis souvent noyé dans le regard profond d'une jolie blonde ou brune sirotant son cocktail en mordillant sa paille du bout des lèvres, faisant de ce geste un moment magique où vous imaginez que c'est vous, la paille.

 

En parlant de paille, les femmes n'aiment pas les mecs fauchés. Donc si vous êtes sur la paille, il va falloir vous dire que vous allez rester célibataire pendant longtemps. Etant souvent vénale, non seulement il lui faut un homme au physique irréprochable mais également au portefeuille bien rempli. Vous n'achetez pas son amour pour autant mais c'est un critère qui a son importance, à leurs yeux.

 

Pour nous c'est différent. Certes, je me vois mal entretenir une rmiste, qui plus est feignasse et négligée, mais ce n'est pas vraiment ce qui m'importe lorsque je rencontre quelqu'un qui me plait. Cela dit, une certaine indépendance financière n'est pas négligeable si vous ne voulez pas l'avoir sur le dos 24 h sur 24. Autrement dit, il faut qu'elle ait un boulot et un appartement. Oubliez vite celles qui vivent encore chez leurs parents, car elles peuvent se servir de vous pour quitter le cocon familial et vous vous retrouverez avec une nana qui débarque un soir devant votre porte avec ses valises, l'horreur quoi.

 

En bon yéti sauvage que je suis, vivant dans une grotte, je ne veux personne d'autre que moi dans mon environnement immédiat. Cela peut paraître égoïste mais c'est comme ça. Les gens qui se rencontrent et qui s'installent ensemble une semaine après restent pour moi une énigme tout aussi incompréhensible que celle dont Champollion a du faire face lorsqu'il a découvert ses premiers hiéroglyphes.

 

Il faut quand même m'expliquer comment vous pouvez savoir, au bout de quelques semaines ou quelques mois, si vous allez vous entendre au quotidien ? Je ne me pose jamais cette question. C'est chacun chez soi. Ma grotte est suffisamment grande pour deux mais elle est trop petite pour y accueillir quelqu'un d'autre que moi et mon ego, qui plus est une femme.

 

Car, et c'est là que je vais me faire lyncher, il n'y a rien de plus insupportable qu'une femme dans un appartement. Elle se sent tout de suite investie d'une mission secrète dont la finalité est de faire de l'endroit un lieu où règnent l'ordre, la propreté et sentant bon la lavande.

 

Je ne suis pas trop bordélique mais je ne suis pas fana de l'ordre ménager. Ainsi il arrive que trainent chaussettes ou boxer au pied de mon lit, je ne vois pas qui ça dérange et ces petits détails finiront bien par se retrouver au fond de la machine à laver, un jour ou l'autre. Je n'aime pas me lever avec de la vaisselle dans l'évier mais cela arrive quand même.

 

Bref, je ne veux pas chez moi de quelqu'un qui me donne des ordres, d'autant plus que je suis chez moi et que finalement, c'est elle, l'intrus. Voilà pourquoi cela fait des années que je refuse qu'une femme vienne vivre avec moi. Et cela n'a rien à voir avec le degré d'amour que j'ai pour elle, je peux être très amoureux sans pour autant avoir envie de l'avoir constamment à mes côtés.

 

J'admire toutefois ces couples qui arrivent à vivre ensemble, car, s'il est facile de rencontrer quelqu'un de nos jours et de conclure, il est très difficile de faire durer une relation. Notamment avec la concurrence qu'il y a désormais. Car une femme de notre époque ne va pas s'ennuyer longtemps avec un type qui ne la fait plus rêver. Et sachant pertinemment qu'elle pourra trouver rapidement ailleurs quelqu'un qui lui conviendra mieux que vous, c'est un défi de tous les instants que de garder celle que vous aimez.

 

C'est ce genre de défi que je n'ai pas réussi à relever. Je ne garde jamais longtemps mes conquêtes. Certainement à cause de mon indépendance. On a beau dire, les femmes aiment bien tout contrôler, et quelqu'un qui lui montre qu'il n'a pas besoin d'elle, bien que l'aimant quand même de toutes ses forces, cela la chagrine et la force à penser que si son homme a parfois besoin d'air, c'est tout simplement parce qu'il ne l'aime pas assez.

 

C'est pourtant faux. L'amour est différent pour chaque personne. Le mien est exclusif et entier. Je suis loin d'être parfait mais lorsque j'aime, rien ne compte plus que celle qui vit dans mes pensées et qui a fait ce geste qui reste ce qu'une femme peut avoir de plus beau à vous donner : son coeur. Le mien lui est alors dédié, et même si elle me quitte, il faut alors beaucoup de temps pour que disparaisse tout sentiment à son égard.

 

Et si mes rêves restent longtemps peuplés de ses sourires, si mes pensées s'évadent encore vers elle, ce n'est pas par nostalgie, c'est juste que l'amour, contrairement aux histoires d'amour, est éternel. Et si votre coeur souffre de n'avoir plus celui ou celle que vous avez tant aimé serrer dans vos bras, les souvenirs de ces instants resteront à jamais gravés en vous et il vous suffira de penser au moment où vous l'avez vu pour la première fois pour être persuadé que l'amour est bien la plus belle chose qu'un homme ou une femme peuvent éprouver.

 

Son prénom, ses baisers, tous les moments passés avec elle ne sont plus qu'un souvenir auquel je m'efforce de ne plus penser tant il est insupportable de se dire que jamais plus je ne revivrai de tels instants. Et à ceux qui me diront qu'on peut aimer à nouveau je répondrai qu'elle, je ne peux l'aimer qu'une fois. Dans mes rêves, cet amour renaît et semble immortel. Et si ma première et ma dernière pensée lui sont dédiées, ce n'est que pour mieux me souvenir de celle qui aura illuminé mes jours d'un simple regard, et dont l'absence ne suffit pas à ne l'aimer plus.

 

 

Partager cet article
Repost0
18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 20:05

 

Je raconte beaucoup de bêtises sur ce blog, mais je peux vous assurer que l'expérience suivante a bien été réalisée. C'est pas l'expérience de l'année mais ceci dit c'est amusant.

 

Contrairement à beaucoup de personnes, j'aime bien les araignées. Du coup quand j'en vois chez moi je ne les tue pas. En premier lieu parce que ce sont des animaux utiles et ensuite parce qu'elles m'intriguent. Je suis toujours impressionné par les trésors d'ingéniosité que certaines espèces usent pour attraper leurs proies.

 

Il y a environ 35 000 espèces d'araignées répertoriées. Ce chiffre peut paraître énorme mais c'est pourtant vrai. Ce ne sont pas des insectes. Elles appartiennent à la famille des arachnides, tout comme les scorpions, que l'on peut notamment reconnaître en comptant leurs pattes. Les arachnides en ont 8 alors que les insectes n'en ont que 6. Fin du cours de bio.

 

M'absentant souvent de chez moi, lorsque je rentre d'un déplacement, il m'arrive souvent de m'apercevoir que des squatteurs ont investi mon appartement pendant mon absence. Il y a plusieurs semaines, j'avais remarqué la présence d'une araignée, un petit peu plus grosse qu'une pièce de 2 euros qui courait sur le mur du salon. Les murs étant blancs il suffit que quelque chose se promène dessus pour attirer toute de suite l'attention.

 

Je me lève, l'attrape et la mets dehors, sur la terrasse. Le lendemain, que vois-je a nouveau sur mon mur ? Mon araignée, qui avait trouvé le moyen de rentrer une nouvelle fois et qui comptait bien rester en ma compagnie. Soit ! Elle veut rester, laissons la tranquille.

 

Elle fait sa vie tranquillement, moi la mienne. En principe la première chose que fait une araignée quand elle investit un nouveau territoire, c'est de chercher un endroit où elle va nicher ou construire sa toile puisque toutes les espèces ne fonctionnent pas de la même façon. Certaines construisent des toiles, d'autres se font des terriers pour chasser à l'affut, bref toute une panoplie de techniques de chasse. Pas de soucis pour mon intrépide araignée, elle se trouve un coin de mur et y construit son petit nid. Une sorte d'entonnoir fait de toile avec un trou au bout et dont seulement les pattes de la demoiselle dépasse.

 

J'aime bien les araignées, ok, mais les toiles sur les murs, c'est plutôt moyen. Je la déloge donc avec un spaghetti (ne rigolez pas on fait avec les moyens du bord) et je la remets dehors, en espérant cette fois qu'elle se trouve un autre logement. Au lieu de la mettre sur la terrasse, je la vire par l'autre fenêtre, qui donne sur la route et dont je sais qu'elle aura du mal à revenir car cette fenêtre là est rarement ouverte. Pour ceux qui m'avertiraient qu'elle risque de pondre des centaines de ses congénères et infester mon appart', il faut savoir que les araignées ne procréent qu'une fois par an, autrement dit c'est extrêmement rare de tomber sur un cas comme ça. Et toutes, contrairement aux idées reçues ne grignotent pas leur petit copain à la fin de l'ébat.

 

Quelques jours plus tard, revoilà ma miss. Vous allez me dire, ce n'est pas la même. C'est ce que je me suis dit aussi mais bon, même taille, même espèce. Pour en avoir le coeur net je l'attrape et je tente une expérience. Je la marque, avec un petit pinceau, voilà son abdomen arborant désormais un joli tatouage de couleur jaune, provenant d'un pot de peinture pour maquettes, peinture indélébile, pas à l'eau, je précise. Et cette fois, au lieu de la balancer devant ma fenêtre, je sors en prenant soin de ne pas l'écraser dans ma main, et je fais plusieurs dizaines de mètres sur la route pour la jeter dans un champ. Je me dis que là, vu la distance, elle a peu de chances de revenir, mais qui sait ?

 

Entretemps je pars à Lyon puis Draguignan. Je suis revenu hier. En allant me laver les mains dans l'évier de la cuisine, qu'est-ce que je vois ? Mon araignée ! Au fond de l'évier. Et elle a toujours sa marque jaune sur l'abdomen. Expérience concluante, les araignées, tout du moins cette espèce là, en plus d'avoir de la suite dans les idées semble dotée d'une mémoire qui la ramène sans aucun souci jusque chez moi, où elle se sent sûrement bien. Déjà elle est à l'abri des prédateurs et ensuite mon appartement regorge de cachettes et il y fait plus chaud qu'à l'extérieur et s'il y a une chose qu'apprécient les araignées, c'est bien la chaleur et l'obscurité.

 

N'ayant pas le coeur de la remettre dehors, je l'ai laissée tranquille, et à l'heure qu'il est, elle a rejoint exactement le même endroit que la dernière fois pour y reconstruire son nid. Elle n'est pas gênante, ne fait pas de bruit, seules ses sorties du soir me rappellent qu'elle est là mais elle ne va pas bien loin. Elle ne vient pas m'embêter et, même si je sais que ceux qui en ont peur ne seront pas convaincus par ce qui suit, je peux vous assurer qu'une araignée ne mord pas sans raisons. Il faut qu'elle soit dérangée ou alors surprise. Et si ça peut vous rassurer, vous ne faites pas partie de son régime alimentaire, vous êtes bien trop gros pour elle.

 

En France il existe environ 1500 espèces d'araignées, dont la plupart sont inoffensives A noter la présence dans notre pays de la veuve noire, connue pour être l'une des plus dangereuses, et qui peut occasionner de fortes fièvres et une augmentation de la pression artérielle. Son venin neurotoxique est plus dangereux que celui du cobra, mais étant donné qu'il est administré à bien plus petite dose, il fait moins de dégâts. Ceci dit les morsures sont extrêmement rares, contrairement à l'Australie qui compte chaque année des milliers de cas de morsures, dont certaines assez graves.

 

La mienne, dont je ne connais pas l'espèce, ce n'est pas faute d'avoir cherché sur la toile (haha), a gagné le droit de rester chez moi, sa ténacité, ses capacités de survie et son don inné à retrouver son chemin sont venus à bout de ma patience. En mémoire à une araignée que j'avais eu à Paris mais beaucoup plus grosse, achetée dans une animalerie spécialisée, je l'ai appelée Clémentine, ce qui est un joli prénom pour une araignée, non ?

Partager cet article
Repost0
18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 15:51

 

Vous êtes-vous déjà demandé comment vous réagiriez si un tueur se cachait dans votre maison, attendant la plus petite inattention de votre part pour vous étrangler ou vous larder de coups de machette ? Un peu bizarre la question non ? Et pourtant, ça peut arriver. Quelques gestes à avoir dans ces cas-là vont peut-être vous sauver la vie et vous me remercierez plus tard, ou pas si vous êtes mort et en train de vous décomposer au fond d'un lac. 

 

Je plante le décor. Vous êtes chez vous, dans une grande propriété d'une quinzaine de pièces, avec un parc immense où un étang dans lequel batifolent canards et poissons trône au milieu, rendant l'endroit particulièrement bucolique.

 

Vous êtes seul. La télé est allumée et vous surfez tranquillement sur internet. C'est l'hiver. Le feu crépite dans la cheminée et vous profitez de cette soirée relativement sereine et le calme ambiant vous fait penser que la campagne, il n'y a vraiment que ça de vrai.

 

Oui mais voilà, qui dit campagne dit souvent endroit isolé où personne ne peut vous venir en aide, le cas échéant. Vous entendez un bruit, à l'étage. Ça ressemble à une chaise que l'on a déplacé. En premier lieu vous n'y prêtez guère attention, une grande maison est pleine de bruits, de craquements en tout genre, en plus vous n'êtes pas du genre inquiet du coup vous oubliez vite ce bruit pour vous replonger dans la lecture de vos pages internet.

 

Un autre bruit sourd. Cette fois vous levez la tête, en direction du plafond. Des bruits de pas. Plus aucun doute, il y a quelqu'un là haut. Premier réflexe, le téléphone, il faut appeler à l'aide tant que vous le pouvez. Vous décrochez le combiné. Pas de tonalité. Un coup d'oeil sur votre ordinateur, la connexion internet est coupée. Vous vous rabattez sur votre portable et vous souvenez que, là où vous êtes, cela ne capte pas, il y a un seul endroit où ça capte, c'est au bout du chemin, sur une hauteur surplombant votre propriété.

 

Votre coeur se met à battre un peu plus vite car vous venez d'entendre un nouveau bruit. La porte qui donne sur le couloir menant aux escaliers vient de s'ouvrir doucement. Vous entendez toujours des bruits de pas mais feutrés. Puis les marches de l'escalier se mettent à craquer, indiquant que la personne descend, doucement.

 

Vous avez un énorme avantage. Vous connaissez les lieux, vous êtes chez vous. La moindre cachette vous est connue mais avant de penser à vous cacher, il serait bon toutefois de vous armer, il y a des tueurs qui sont très bons au jeu de cache-cache. La cuisine. Un couteau peut faire l'affaire, même si je vous recommande un objet plus grand, vous permettant de tenir votre agresseur à distance. Une arme à feu serait idéale mais bon, vous n'en avez pas, vous être contre leur usage. Un manche à balai ou une batte de base-ball sont des outils parfaits.

 

Il est temps d'aller vous cacher. Choisissez une petite pièce, car se cacher dans une grande pièce réduit votre visibilité. En effet, le moindre mouvement dans un endroit réduit est détectable immédiatement. Alors que votre champ de vision ne peut couvrir l'ensemble d'une pièce beaucoup plus grande, et permettre au tueur de vous surprendre. Fermez la porte à double tour et attendez. Guettez le moindre bruit. Vous entendez maintenant clairement les bruits de pas de l'intrus, qui semble fouiller la maison, certainement à votre recherche. Ne paniquez pas. C'est facile à dire je sais mais la panique ne peut qu'altérer vos réactions et vous amener à commettre des erreurs.

 

Vous n'avez décidément pas de chance car non seulement vous venez d'entendre que quelqu'un tente d'ouvrir la porte que vous venez de fermer, mais après quelques minutes vous entendez avec effroi un bruit et voyez le métal d'une hache passer à travers la mince porte de bois qui vous sépare de la mort. Il va falloir faire vite. Au moment où la porte sera détruite et où le tueur va entrer dans la pièce, frappez le de toutes vos forces au visage et profitez de l'effet de surprise pour sortir en courant. Si l'intrus a lâché sa hache vous pouvez toujours essayer de vous en emparer.

 

Soit vous la prenez et flanquez un coup de hache sur la tête du type, soit vous n'en avez pas le courage et choisissez de vous enfuir de la maison. Vous courez en direction du garage. La voiture. Inutile de chercher à neutraliser la personne qui semble vouloir mettre fin à vos jours, il vaut mieux opter pour la fuite, les cimetières sont remplis de héros.

 

Manque de chance, vous n'avez pas pensé à prendre vos clés, dans la panique on oublie certaines choses essentielles. Vous voilà devant votre voiture, fermée, et vous apercevez la silhouette d'un homme qui sort de votre maison et qui se dirige vers vous.

 

Votre sang se glace. Il ne reste plus que le parc pour vous mettre à l'abri de son regard. Attention de ne pas tomber dans l'étang, le fait d'être mouillé ralentirait votre course. L'obscurité du parc est votre alliée. Si vous êtes sportif vous êtes pratiquement sauvé. Si courir n'est pas votre fort et que vous vous essoufflez au bout de quelques centaines de mètres, vous êtes mort. Un tueur aguerri est relativement endurant, hélas pour vous.

 

Vous avez atteint tant bien que mal l'endroit où votre portable capte. Pas grand chose, juste quelques briques qui vont vous permettre d'appeler à l'aide. Soyez clairs tout de suite, le temps est compté, allez à l'essentiel. Dites juste que quelqu'un vous cherche pour vous tuer, donnez votre adresse et dites à quel endroit vous vous trouvez, dans la propriété. Si les secours arrivent et qu'ils se mettent à fouiller la maison alors que vous êtes dans le parc avec le tueur aux trousses, vous allez mourir bêtement, alors qu'une petite information de rien du tout peut faire la différence.

 

Regardez votre montre au moment où vous raccrochez. Cela va vous servir de repaire pour vous donner du courage. Au fur et à mesure des minutes qui vont s'égrener vous savez que les secours se rapprochent. Un rapide calcul vous fait penser que la gendarmerie sera là dans 20 minutes, puisqu'ils partent du village et que c'est le temps que vous mettez pour rejoindre votre propriété. On peut même compter 10 minutes, car ils ne vont pas arriver à allure normale.

 

En attendant, il faut tenir et rester caché. Il n'y a qu'au cinéma où le tueur tombe directement sur vous dans un parc de plusieurs hectares. Lorsque vous pensez avoir trouvé une bonne cachette, ne bougez plus. Le moindre de vos mouvements peut donner des indications, et la nuit, les bruits sont amplifiés, du coup vous êtes repérables très facilement. Guettez par contre les mouvements du tueur. Il ne faut pas qu'il vous surprenne.

 

10 petites minutes. Voilà à quoi tient votre vie. Un mauvais moment à passer. Des gyrophares bleus, au loin, une voiture s'engage sur le chemin menant à votre propriété. Ne bougez pas encore. Attendez qu'ils arrivent. Une fois qu'ils sont suffisamment proches, sortez et allez à leur rencontre. Vous êtes sauvé.

 

Les recherches ne donneront rien, même à l'arrivée des renforts, la fouille du parc, de la maison. Rien du tout. Vous vous remettez doucement de vos émotions en buvant tremblotant un chocolat chaud ou un thé avec le chef de la brigade de gendarmerie, qui vous réconforte et essaie de vous rassurer.

 

Seul souci, ils vont bien finir par repartir et vous laisser seul à nouveau dans la maison. Soit vous n'avez pas le courage de rester après tout ça, soit vous vous dites que le cauchemar est terminé et que le tueur n'osera pas revenir tout de suite. Seulement voilà, rien ne l'empêche de revenir. Ce n'était pas votre heure ce jour-là mais il ne faut pas tenter le diable.

 

Il ne vous reste plus qu'à déménager, quitter votre propriété de rêve. Des années plus tard, un article dans le journal attire votre attention. Un massacre dans une propriété reculée. Votre sang se glace quand vous reconnaissez l'endroit. Vous vous dites que vous avez bien fait de partir et poussez un soupir de soulagement.

 

Un bruit à l'étage... comme une chaise que l'on déplace... vous levez votre tête en direction du plafond...

Partager cet article
Repost0
11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 01:26

 

Les sanglots laissés derrière se plaisent à revenir vers moi dans une complainte sinistre

Que même les plus beaux souvenirs ressassés et vécus mille fois dans mes rêves

Ne savent faire oublier ni combler ce vide qu'elle a laissé en partant me laissant triste

Complainte du coeur qu'on n'ose écouter et inlassablement revient du bout des lèvres

 

Tristes ces nuits à n'attendre rien d'autre qu'un sommeil depuis longtemps meurtri

Eternelles ces larmes qui s'enfoncent et qui creusent mes chairs d'un profond sillon

Glaciales ces pensées qui continuellement s'entremêlent en se teintant de gris

Douce sera la mort qui viendra balayer tout cela d'un revers de son obscur veston

 

C'est alors que du ciel je regarderai celle qui, fautive et objet de mes tourments

Vivre encore, rire, chanter et profiter de la vie comme si de rien n'était

J'enverrai alors vers elle des arc en ciel lumineux pour éclairer les instants

Qu'elle aura choisi de vivre sans moi et qui en un éclair viendront l'illuminer

 

La lumière ainsi d'elle parviendra jusqu'à moi pour ainsi réchauffer

La froide sensation de n'être plus vivant mais de l'aimer encore

Et d'un geste inutile mais redoutable espoir de me sentir d'elle aimé

Je la saluerai d'en haut pour lui dire adieu, elle si vivante, et moi, si mort

 

                                                                                                             Sam

Partager cet article
Repost0
10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 20:18

 

 

C'est compliqué de nos jours de charmer quelqu'un. Nous avons un outil qui nous permet de faire tout un tas de rencontres, internet, pour ne pas le nommer, mais c'est parfois fastidieux pour arriver à nos fins. Cela ressemble parfois à un parcours du combattant.

 

Il fut une époque où je cherchais le grand amour sur la toile. Ca peut paraître naïf de penser qu'on peut trouver ce genre de chose sur le web mais il y en a pour qui ça a marché.

 

C'est un collègue de boulot qui m'avait conseillé Meetic, surtout par compassion de me voir un peu tristounet après ma récente séparation d'avec ma copine.

 

La technique du poème : mignonne allons voir si la rose etc etc. C'est de toi ? Bon alors elle, vous pouvez la zapper tout de suite, les nanas incultes, même si elles sont belles à croquer, non merci. Inventer un poème reste quand même un exercice de style relativement délicat, surtout si vous avez affaire à quelqu'un qui en lit régulièrement. Prenons le cas de Georgette. C'est une rime facile.

 

Georgette, quand je m'endors bien au chaud sous ma couette,

Mille fleurs je t'envoie toi qui es surement sous la tienne,

Et s'il me venait à l'esprit de vous offrir des croquettes

Ce simple geste peut-être alors vous ferait mienne.

 

Simpliste, clair, efficace. Si vous avez affaire à une jeune chatte minaudant, le coup des croquettes est plutôt bien pensé. Si c'est une ronchonne et qui en plus porte un dentier, elle ne pourra donc les croquer.

 

Essayons autre chose, avec un autre prénom. Virginie. Pourquoi Virgine. Pourquoi pas ?

 

Virginie, à vos pieds je m'incline et par cette douce nuit

Je chuchote à l'oreille de mes muses assassines

De me souffler les mots qui combleront votre ennui

Et déposer enfin, doux baiser sur vos lèvres purpurines.

 

C'est plutôt joli. Attendons la réponse de la belle. Ca veut dire quoi purpurines ? Ca a un rapport avec le pipi ou quelque chose comme ça ? Bon. Zappons.

 

Sonia. Les rimes en "a" sont relativement aisées, pour les poètes en herbe ou même les plus confirmés, qui vous feront ça les doigts dans le nez et de manière innée. Remarquez comme je me laisse emporter par la poésie !

 

Ma belle, ma chère et douce amie au regard furibond

Mes jours sont emplis de vous ma superbe Sonia

Le soir où la lune en son gris manteau m'enveloppera

Me donnera l'espoir de baiser vos lèvres comme on suce un bonbon.

 

C'est joli aussi. Encore faut-il que la belle aime les bonbons. Ou les sucettes. Du coup on en vient obligatoirement à Annie, les fameuses sucettes à l'Annie.

 

Annie, fragile amie tremblante dans la grisaille de l'hiver

Laissez moi vous offrir de delicieuses et rouges sucettes

Et si votre coeur dit non à ce geste que le mien a offert

Alors j'irai d'un pas précipité les offrir à Georgette.

 

On tourne en rond. Nous voilà revenu à Georgette. Et ses croquettes. Il faut changer de stratégie.

 

Georgette, puisque vous n'avez point voulu macher ce modeste présent

Il m'est venue l'idée de vous en offrir un autre, qui fera fondre votre coeur

Acceptez je vous prie, ce bol de lait sous un feu nourri frémissant

Synonyme de mon amour pour vous et de sa brûlante ferveur.

 

Là vous éveillez son attention et il vous faut porter le coup de grâce. Celui qui l'achèvera et la conduira jusque dans vos bras. En plus le lait, même frémissant, les chattes minaudant aiment ça. C'est elle qui doit frémir.

 

Georgette, voici le cadeau qui dort chez moi depuis longtemps

Annie, Sonia et Virginie n'ont su en profiter les ingrates

Il s'agit de mon coeur enveloppé dans un sachet de thé dansant

Qu'il vous suffira d'infuser pour en sentir les effluves délicates

 

Voilà. C'est pourtant simple la poésie. Le risque dans ce dernier essai est que la demoiselle peut penser que vous aviez plusieurs conquêtes en même temps qu'elle. Que vous courrez plusieurs lièvres à la fois. Et les lièvres, les chattes minaudant n'aiment pas ça, ça court trop vite. Qu'à cela ne tienne. Ecrivez ce qui dissipera tout doute à votre sujet.

 

Georgette vous êtes pour moi la seule, la vraie, l'unique

Celle qui fait vibrer mes sens, au point de les embrouiller

Je dépose devant vous les armes, mon coeur et ma tunique

Faites en ce que voudrez, peu m'importe, si vous m'aimez

 

Vous connaissez la suite, ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Pour continuer dans le ton il vous faudra lui construire un chateau à Versailles, et un pavillon qui rendrait Marie Antoinette jalouse comme un pou.

 

Comme elle était fière de son chateau Georgette

O qu'il était doux pour elle et sa vengeance

De voir que même la reine Marie-Antoinette

N'a pas eu avec Sam l'ombre d'une seule chance.

 

Sur ce, allez vous entraîner et soumettez moi vos poèmes, vous verrez, c'est d'une facilité déconcertante. Et si ces quelques vers ont émoustillé vos sens, vous pouvez me rejoindre quand voudrez, je vous paierai l'essence.

Partager cet article
Repost0
10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 15:53

 

Connaissez-vous cette série, Flash Forward ? Je vous résume son pitch vite fait. Le monde entier tombe dans les pommes pour une durée de 2 min 17 sec et entrevoit son futur 6 mois après. S'en suit le chaos total car quand vous vous évanouissez au volant ou aux commandes d'un avion en pleine phase d'atterrissage ou de décollage, l'accident est inévitable. L'histoire nous raconte l'enquête d'un inspecteur du FBI qui va tout mettre en oeuvre avec ses collègues pour comprendre le pourquoi du comment et trouver qui se cache derrière cet événement.

 

Cette série, diffusée sur ABC aux Etats-Unis débarque bientôt sur Canal plus. L'ennui c'est que par manque d'audience il n'y aura qu'une seule saison. Et les fans de rester sur leur faim décident de réagir suite à l'annulation de celle-ci. Ils ont donc décidé qu'aujourd'hui ils s'évanouiraient devant les studios d'ABC ou dans différents endroits de nombreuses villes des USA. A noter que l'initiative s'est étendue à plusieurs grandes villes d'Europe.

 

De mon côté, étant un inconditionnel de la série j'ai trouvé l'idée plutôt bonne et décidait que moi aussi j'allais faire quelque chose pour que les studios d'ABC nous pondent une deuxième saison.

 

Le plan : je vais aller à la boulangerie chercher une baguette, et je vais m'écrouler devant le comptoir. Premier avantage de ce plan, le lieu. Il fleure bon le pain chaud et les croissants, quoi de plus agréable que de s'allonger et de humer ces parfums ennivrants qui donnent envie de vivre éternellement le petit-déjeuner ? Deuxième avantage, la boulangère. De surcroit très jolie et fort pourvue (lorsque la bise fut venue), je me prends à rêver d'une éventuelle tentative de réanimation de sa part et l'idée de ses lèvres pulpeuses sur les miennes insufflant un souffle chaud et aux senteurs de printemps dans mes poumons m'émoustille au plus haut point.

 

Action : à 10h30, me voilà parti en direction de la boulangerie. Je pousse la porte et j'entre. Bonjour ! je voudrais une ba..... boum, je m'affale par terre et je ferme les yeux tout en enclenchant mon chrono, je vous rappelle que mon inconscience doit durer 2 minutes 17 secondes, sinon, ABC ne fera jamais de deuxième saison.

 

Cri de la belle boulangère, je l'entends qui fait le tour du comptoir et s'agenouille près de moi. Mon coeur s'arrête. Ca marche ! Vas-y petite, rappelle-toi la nuit des héros et ranime moi vite avant que je ne meure d'impatience.

 

Cauchemar : Raymond ! Raymond ! Viens vite ya un monsieur qui n'est pas bien du tout là. Mon coeur s'arrête une deuxième fois. Les pas lourds de Raymond résonnent sur le carrelage et comme j'ai l'oreille collée au sol j'ai l'impression que celui-ci se soulève à chaque pas.

 

Qu'est-ce qu'il se passe ici voyons, mais qu'est-ce qu'il se passe ici ? dit Raymond. C'est le monsieur là, il vient de tomber dans les pommes. Appelle les pompiers reprend Raymond, je vais voir ce que je peux faire. La boulangère se relève et le boulanger la remplace, s'agenouillant lui aussi. Je n'ose plus bouger. C'est alors que je sens des doigts farineux me pincer le nez et ouvrir ma bouche. Puis un truc piquant sur ma lèvre supérieure. Mon Dieu c'est une moustache !

 

C'en est trop, j'ouvre les yeux et je me relève d'un bond. Ca va mieux ! Je suis guéri ! Raymond me regarde d'un air bizarre, d'une expression mêlant un certain soulagement et un soupçon de suspicion. Je regarde mon chrono. Deux minutes ! Il manque 17 secondes !

 

Je repars, la queue entre les jambes, rempli de honte et surtout dégouté de penser que, par ma faute, il n'y aura jamais de deuxième saison de Flash Forward mais entre le baiser moustachu d'un boulanger de campagne et ma passion pour cette série, il y a quand même des limites que je ne peux franchir.

Partager cet article
Repost0
10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 04:15

 

1998. Un soir de coupe du monde de football. Nous étions quatre policiers en tenue de maintien de l'ordre et encadrions à nous tout seuls une bande de supporters excités devant un écran géant situé au Trocadéro. En effet, la ville de Paris avait disposé plusieurs de ces écrans dans certains endroits clés de la capitale, et notre travail durant cet événement planétaire était en grande partie la surveillance de ces lieux où se mêlaient les supporters des deux équipes qui s'affrontaient.

 

Ce soir là c'était le Brésil et le Chili qui étaient opposés, pour un 1/8 de finale si mes souvenirs sont bons. Le Brésil l'ayant emporté 4 à 1, nous assistions à la dispersion des supporters ayant assisté au match par écran interposé. En bas des marches du Trocadéro nous entendons des cris et nous voyons plusieurs personnes nous faisant de grands signes, nous invitant à monter rapidement au sommet, accédant à l'esplanade du Trocadéro.

 

Les montant quatre à quatre, notre regard se porte immédiatement sur une cohue indescriptible, une bagarre générale entre une vingtaine de supporters. Deux solutions s'offrent à vous dans ces cas là. Soit vous les laissez se battre jusqu'à ce qu'ils s'épuisent où qu'il n'y ait plus d'adversaires, soit vous intervenez. Nous avons choisi la deuxième.

 

Je me précipite sur ce qu'il me semble être le meneur, une sorte de type mesurant à peu près 1m 90 et barraqué comme c'est pas possible, avec des bras gros comme mes cuisses. Peu importe, il faut absolument faire cesser ce bazar et je compte bien y arriver avec l'aide de mes collègues. Me jetant sur lui je tente une technique d'étranglement qu'on nous apprend à l'école mais qui ne marche pratiquement jamais, pensez-vous, à l'école la personne sur laquelle nous nous entraînons ne bouge pas et se laisse faire et en plus elle ne fait pas deux têtes de plus que vous. Hulk ne comptait pas trop se faire embarquer et j'eus du mal à le mettre à terre. Gueulant sur lui comme un furieux afin d'avoir un certain impact psychologique que je n'ai jamais obtenu, nous avons eu énormément de mal à le menotter, sans compter que plusieurs chiliens profitaient du fait qu'il était à terre pour lui asséner des coups de pieds dans la tête.

 

J'hurlais à mon collègue sensé assurer la protection de notre intervention de faire un peu plus attention et menaçait les chiliens d'embarquer le premier qui s'amuserait à recommencer, sans me rendre vraiment compte sur le moment qu'ils ne comprenaient rien à ce que je leur disais. Bref ! Le type enfin menotté, c'est tout essoufflés que nous demandons du renfort, car ils avaient beaux s'être battus à 20 c'est plus de 300 chiliens qui étaient présents sur place. Nous voilà partis en direction du Commissariat du XVIème arrondissement afin de présenter notre individu qui avait la lèvre complètement fendue et qui faisait figure de géant à côté de mes 1m 75, à l'Officier de Police Judiciaire de permanence.

 

Pour la petite histoire ce gars là était en fait un vendeur à la sauvette de boissons gazeuses et la bagarre avait éclaté car des chiliens avaient voulu lui piquer des canettes. Des potes à lui s'en sont mêlés et c'est parti en live. S'en suit la rédaction du Procès-Verbal et nous le présentons à l'OPJ.

 

Je me souviens de sa tête encore, alors qu'il était assis, sur le banc, encore menotté. Nous avons même discuté. Il m'a alors dit une chose qui m'a étonné sur le moment. Heureusement que vous étiez là. Comment ça ? On t'a foutu par terre, tordu les bras, à moitié étranglé et menotté et tu me remercies presque pour ça ? J'ai cru que j'allais crever là-bas. C'est vrai qu'à bien y réfléchir, les chiliens étaient beaucoup plus nombreux que la bande de potes de notre ami et je pense qu'ils se seraient certainement fait massacrer.

 

Du coup, notre géant bagarreur devenait beaucoup plus sympathique et j'avoue avoir eu pitié de lui, là, assis sur son banc, la lèvre tuméfiée et son air penaud. J'aurais presque eu envie de le détacher et de lui dire de se barrer. Mais bon, il était coupable de troubles à l'ordre public et il allait falloir qu'il se justifie devant les autorités compétentes.

 

En repartant ce soir là, des liens se sont resserrés avec mes collègues présents lors de cette intervention. Car c'est dans ces moments là que l'on voit sur qui on peut compter. Je ne suis pas en train de dire que nous sommes les meilleurs flics que la terre ait porté, je pense tout simplement que nous avons eu de la chance. Pour un supporter qui est bien souvent à 3 grammes, un uniforme peut être synonyme de défouloir et nous faisions une cible parfaite, surtout lorsque nous tentions de maîtriser notre pauvre bougre. Je n'ose pas trop penser de l'état dont nous serions ressortis si les 300 chiliens avaient décidé de s'en prendre à nous.

 

Nos anges gardiens ont certainement veillé à ce qu'il n'en soit pas ainsi, mais après coup, on se dit qu'on l'a échappé belle. Ces moments là restent. Ce sont des instants qu'on a pas choisi de vivre. Certes, on a choisi un métier où ce genre de situation peut se présenter mais nul ne nous prépare à ce que nous rencontrons parfois. La violence, les regards haineux des personnes que nous croisons ou les crachats qui viennent parfois s'abattre sur nos boucliers et que nous essuyons sans broncher. Si on rajoute à ça les insultes, les provocations et tout ce qu'un manifestant courageux peut proférer à notre encontre, on se dit qu'il faut être bien maso, parfois, pour faire ce boulot.

 

C'est pourtant un métier que j'aime. Nous ne faisons pas que de la répression. Nous apportons parfois un peu de réconfort à des personnes qui n'attendent plus rien de leur vie. Certes, ce n'est pas forcément un uniforme avec écrit police dessus qu'ils ont envie de voir, mais certaines paroles, certains gestes les aident un peu à traverser la période difficile qu'ils vivent à ce moment-là.

 

Quant à nous, nous rentrions à la maison avec certains fardeaux lourds à porter, certaines images dures à oublier, mais avec la satisfaction du devoir accompli. Et quand vous avez l'impression que vous avez bien fait votre travail, dans le respect des lois et des personnes, vous pouvez dormir tranquille.

Partager cet article
Repost0
10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 02:57

 

Je ne sais pas depuis combien de temps vous avez internet. De mon côté je me ballade sur la toile depuis l'année 1997. C'étaient les tout débuts, les balbutiements de ce qui allait devenir sans que nous en étions conscients un élément incontournable de la société telle que nous la connaissons aujourd'hui.

 

Les bip particuliers que faisaient le modem lorsque nous nous connections résonne encore à mes oreilles comme une douce musique emplie de nostalgie. Dans ces sons bizarres que vous pouvez entendre dans Matrix à chaque fois qu'ils entrent dans la matrice, se résumait toute notre anxiété de savoir si cela allait fonctionner ou non. Car qui dit débuts dit pédalage dans la semoule et nous nous arrachions parfois les cheveux avant d'avoir la satisfaction d'être enfin connecté.

 

Au delà du fait que cela coutait un bras car en plus de l'abonnement à internet il fallait ajouter le prix d'une communication téléphonique, il était assez fastidieux de surfer à cette époque-là. Et ce ne sont pas les internautes de la première heure qui me contrediront. Patience était le maître mot dans cette histoire et je me demande encore comment j'ai pu me passionner pour un tel outil tant il la mettait à rude épreuve !

 

Jugez plutôt, le simple affichage d'une photo pouvait durer jusqu'à cinq minutes si ce n'était plus, et les pages bien chargées mettaient une éternité à dévoiler tous leurs secrets. Internet étant pour nous une ouverture sur le monde, c'est plein de curiosité que nous allions sur n'importe quel site histoire de voir ce que ce mot bizarre, internet, pouvait bien cacher à l'intérieur de ses entrailles.

 

Qui dit ouverture sur le monde dit chat. Ca, le chat, on peut dire qu'au début j'en aurais fait ! Il se trouve que je suis tombé sur un de ces chat qu'on ne trouve plus aujourd'hui, à savoir un chat très convivial et dont les habitués ressemblaient plus à une bande de potes qu'à ce qu'on connaît aujourd'hui, un monde où l'impersonnabilité et l'anarchie les plus totales règnent. Nous étions accueillis par une habituée du site, qui nous prenait sous son aile et nous guidait dans nos premiers pas sur cet espace de discussion.

 

Passés les rudiments d'usage il fallait s'accoutumer aux expressions abordées dans ce lieu, à savoir les lol, smileys et autres bizarreries souvent incompréhensibles. Une fois assimilés ces sortes de codes, il devenait facile de converser avec n'importe qui. L'ambiance générale de l'endroit était la franche rigolade et je ne compte pas les fou-rires que j'ai pu avoir avec certaines personnes de ce chat.

 

L'ouverture vers le monde ne veut pas dire l'enfermement derrière son ordi et plusieurs rencontres irl, comprenez en réel, étaient organisées, notamment un week-end que celle qui nous accueillait sur le site avait planifié, à l'époque d'Halloween. Ce fut l'occasion de rencontrer les personnes et de mettre un visage sur un pseudo, ces noms parfois ridicules qu'on se donne pour se connecter ou pour créer une adresse email. Le mien était waooooo, ne me demandez pas pourquoi, et il est resté au fil de mes périgrinations sur le web.

 

Voilà, le cap était franchi, et internet devenait un outil formidable pour se faire de nouveaux amis. Et quand je dis amis, ce n'est pas un terme galvaudé, je parle de vrais amis, ceux sur qui vous pouvez compter et qui comptent énormément pour vous. De nouvelles amours également mais je ne vais pas m'étendre sur le sujet.

 

Anne-Sophie, Aude, Sabrina, Bruno, Garou, pour ne citer qu'eux en priant les autres s'ils lisent ces quelques lignes de bien vouloir me pardonner de ne pas les avoir mentionnés. Si vous saviez combien d'heures nous avons pu passer à nous parler, via un logiciel de messagerie, msn n'existant pas encore nous utilisions ICQ ou AIM ou tout simplement le chat dont je vous parle au-dessus.

 

Aujourd'hui, avoir internet est d'une banalité déconcertante. Et la facilité avec laquelle nous naviguons nous ferait presque oublier tous ces moments où nous avons pesté contre une connexion ultra lente ou inexistante, les heures passées avec la hotline de notre provider et nos cris de douleur face à une facture de téléphone exhorbitante. A cela s'ajoutaient les réprimandes de nos proches se plaignant que notre téléphone sonnait toujours occupé, sans compter que nous allions devenir, sans le savoir et sans le vouloir, des geeks et parfois des no-life, préférant rester devant notre écran plutôt que d'aller voir de nos yeux la beauté du monde qui nous entoure.

 

Quand vous en arrivez à aller voir la météo sur internet pour savoir le temps qu'il fait dehors alors qu'il vous suffit simplement d'ouvrir vos volets, il est grand temps d'éteindre votre ordinateur et de vous remettre en question. A moins que vous ne préfériez rester un enfant d'internet, incapable de s'émanciper et de quitter ses géniteurs, un Tanguy du net, en quelque sorte.

 

 

Partager cet article
Repost0
10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 01:37

 

 

Je ne parle pas du premier rendez-vous dans le sens du tout premier. A vrai dire mon tout premier, je devrais m'en rappeler et je suis incapable de m'en souvenir. Sûrement que ça ne m'a pas marqué plus que ça. Pourtant il y en a qui restent gravés dans nos mémoires, et qui le resteront certainement jusqu'à la fin de nos jours.

 

Il se trouve que ce rendez-vous là se situait à environ 200 km de chez moi. C'est ainsi, les gens qu'on aime sont parfois loin mais les sentiments qu'on éprouve pour eux font qu'ils ne sont jamais bien éloignés, ne serait-ce qu'en pensée déjà.

 

200 km, ça vous laisse le temps de réfléchir, d'être impatient, anxieux, fébrile et rêveur. Un oeil tout de même sur la route ça serait vraiment trop bête de mourir au volant en allant à un premier rendez-vous.

 

Il était convenu d'une heure mais comme souvent il y a des impondérables. Le mien ce soir là fut d'avoir trop fait confiance à un gps très peu fiable qui a décidé de mettre à l'épreuve ma patience et surtout mes nerfs. Il n'y a rien de plus énervant que de se rendre compte qu'on est perdu et qu'à l'embranchement d'une route on ne sait pas si on doit aller à droite, ou à gauche.

 

Après l'avoir tout de même prévenue que j'allais être en retard et surtout pour l'appeler au secours, je me risquais à lui demander de m'indiquer la route, bien penaud je l'avoue car ce sont les femmes en principe, qui se perdent en voiture... Elle n'a pas été d'un grand secours mais j'ai fini par trouver, avec plus d'une heure de retard sur l'horaire convenu.

 

Nous avons donc décidé de nous donner rendez-vous à la gare de la ville proche de son domicile. Une fois arrivé et bien content d'être là, je la prévenais et elle me priait de l'attendre. La patience une nouvelle fois mise à l'épreuve, mais je ne risquais plus rien. J'étais à bon port et ce n'était plus qu'une question de minute pour la serrer enfin dans mes bras.

 

Quoique pas tout à fait. Je m'étais promis que je ne l'embrasserais qu'une fois chez elle parce que voilà, quand on a envie de faire d'un moment quelque chose d'inoubliable, on essaie de ne pas aller trop vite et de ne pas brûler les étapes. Et puis c'était une sorte de challenge, allions nous pouvoir nous retenir et attendre encore quelques instants ?

 

Environ une vingtaine de minutes apres mon arrivée la voilà enfin. Elle se gare à côté de mon véhicule, sort du sien et je sors en même temps qu'elle. Elle me prête son sourire et je lui rends le mien. Bisous, sur la joue, et son petit sourire en coin ressemble à un rictus moqueur du genre "alors ? on s'est perdu ?". Je ne dis rien et me dis que déjà on n'a pas besoin de se parler pour se comprendre, il a suffit d'un regard pour savoir ce qu'elle pensait. Dans un couple cela s'appelle la complicité, que l'on acquiert au fil du temps, au fil des moments passés ensemble. Là, point de complicité mais il n'y a rien de plus charmant qu'une femme qui parle avec ses yeux. Des yeux qu'elle avait magnifiques d'ailleurs, de ceux dont on a pas envie de détourner les siens...

 

Je la suis en voiture. Il faut croire qu'elle est pressée d'arriver chez elle et que je la prenne dans mes bras car elle me sème presque. Je me souviens avoir gueulé tout haut "ho, va se calmer Alain Prost ?" en appuyant sur le champignon. Peine perdue, ma guimbarde trépigne, accélère mais s'essoufle et enrage certainement de n'avoir pas l'âge de la voiture de ma belle. Sans ménagement aucun j'enfonce l'accélérateur et je m'accroche. Heureusement il fait nuit et les phares rouges que je vois au loin sont les seuls guides qui me mèneront à elle.

  

Nous arrivons enfin. J'essaie de ne pas me presser de sortir de ma voiture et pourtant j'ai envie de courir, de ne pas attendre qu'elle rentre et l'embrasser là, dans la rue, devant la porte de sa maison. Je me retiens pourtant, ça serait idiot de craquer maintenant, après tout ce temps où j'ai attendu ce moment. Surtout ne rien gâcher.

 

Nous rentrons. Elle pose son sac sur la table et me tourne le dos. Je viens derrière elle et passe mes mains autour de sa taille. Elle tourne la tête et je l'embrasse enfin. Ce baiser bien mérité efface toutes les péripéties qui m'ont mené jusqu'à lui, l'odeur de son parfum flotte dans la pièce et voilà que je l'aime maintenant, j'en suis sûr, puisque mon coeur bat plus vite et que j'ai trébuché sous le charme de son regard et de ses sourires.

 

Dehors, ma voiture au capot fumant s'endort tranquillement tandis qu'à l'intérieur deux êtres se découvrent et se diront je t'aime un peu plus tard, pour le moment ils savourent un instant qu'ils ont rêvé plus d'une fois, avant ce jour. Comme quoi, certains déboires transforment une première rencontre en moments dont on se plait à se souvenir, et qui resteront pour longtemps des instants privilégiés. 

 

Nous ne sommes plus ensemble mais au fond de mon coeur demeurent à jamais son sourire, la douceur de ses lèvres ainsi que son premier je t'aime, dormant dans un écrin ouaté et imprégné de son parfum...

Partager cet article
Repost0