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17 mars 2015 2 17 /03 /mars /2015 05:10

Lonely bench

 

J'ai toujours eu du mal avec le titre de mes articles. Et encore, articles, ça se rapporte plutôt à un journaliste et je n'en suis pas un. Non, je suis juste... réveillé à 4 heures du mat' par un je ne sais quoi de blues qui prend parfois aux tripes et ne me lâche plus.

 

Le revoilà, le compagnon de mes nuits blanches, je l'avais presqu'oublié celui-là, mais il est du genre encombrant, surgissant à l'improviste et, au moment où je vous parle, j'essaye par ces quelques mots de le renvoyer d'où il vient...

 

C'est habituellement dans ces moments-là que l'on a envie de s'abandonner dans les bras de quelqu'un. Une jolie blonde ou brune, peu importe, en tout cas quelqu'un à serrer très fort pour ne plus penser à rien. J'ai bien mon petit compagnon à quatre pattes, jamais avare de câlins et si plein d'amour, lui... Ce n'est évidemment pas pareil.

 

Je trouve souvent refuge dans la musique. Les notes écoutées sont autant de pansements pour mes blessures invisibles... La beauté d'une mélodie, la perfection d'un accord, le rythme, m'emportent loin, me faisant tout oublier.

 

Il ne faut pas se retourner sur le passé dit-on. Le mien, n'est pas si désagréable. Mes amours perdues me font souvent sourire lorsqu'elles viennent chatouiller ma mémoire. Les prénoms de celles que j'ai aimées sont toujours gravés sur mon cœur. Je les sens quand je passe mon doigt dessus, des cicatrices que le temps ne parviendra pas à effacer, preuves réelles de sentiments profonds.

 

Il est temps de dire au revoir à mon vieux compagnon,

Oh ! Il reviendra certainement bientôt mais peu importe,

J'ai juste usé de quelques notes, le temps d'une chanson,

Pour l'entendre s'enfuir au loin, en claquant la porte...

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20 septembre 2014 6 20 /09 /septembre /2014 13:31

carrousel-2.jpg

 

Celui qui aura passé du temps dans un service de maintien de l'ordre se souviendra forcément de ces instants d'ennui extrême à arpenter un trottoir en laissant le temps s'égrainer lentement. En résulte souvent l'envie de tout envoyer balader, en commençant par le gilet pare-balles qui semble s'alourdir minute après minute et la pensée trottinant dans notre tête : ''qu'est-ce que je fous là ?''

 

C'est drôle comme l'image du CRS peut être forte dans l'esprit des ''civils''. On les imagine toujours la matraque et le bouclier à la main en train de charger joyeusement de pauvres diables vociférant contre un gouvernement qui le cherche souvent, à force de prendre ses protégés pour des imbéciles ou des portefeuilles sur pattes.

 

Pourtant, un CRS passe la majeure partie de son temps à poireauter et laisser vagabonder son esprit pendant qu'il effectue sa mission, périlleuse, garder une porte qui jamais ne s'ouvrira, et pour cause, le bâtiment qu'il garde est parfois, souvent, vide.

 

C'est à Paris que je me suis le plus ennuyé je pense, tant ces missions étaient récurrentes. Il y a tellement de bâtiments officiels à surveiller. Je n'étais pas encore CRS mais en Compagnie d'Intervention à l'époque, ce sont pratiquement les mêmes occupations, même l'uniforme est identique, seuls les écussons diffèrent.

 

Si la jungle amazonienne a un bruit particulier qui vous dira tout de suite où vous vous trouvez les yeux fermés, une ville a son propre brouhaha, fait de moteurs tournant, de klaxons, de coups de freins, d'éclats de voix, de portes ou fenêtres qui s'ouvrent ou se ferment, bref, un joyeux boucan qu'on finit par ne plus entendre au bout d'un moment.

 

portraits-de-couple-paris-noir-et-blanc_009.jpg

Le bruit sourd qui vint perturber ma profonde méditation sur le thème ''le temps passe-t-il plus vite à ne rien foutre plutôt qu'à s'occuper'', résonna comme un coup de tonnerre. Violent, mêlé de tôles qui s'entrechoquent, de verre qui se brise et de pneus qui éclatent.. S'en suit un silence, comme si la rue s'arrêtait le temps de l'événement, pour reprendre presqu'immédiatement après.

 

C'est toujours la même chose avec un accident de voie publique, on l'appréhende la peur au ventre, se demandant ce que l'on va trouver dans le ou les véhicules en cause. Je ne sais pas si cela s'apprend encore à l'école de Police, je pense que oui, dans une situation pareille c'est le PAS qui s'impose. A savoir ''Protéger, Alerter, Secourir''. Protéger le lieu de l'accident pour en éviter un second, alerter les secours après s'être enquis de l'état des blessés s'il y en a, histoire de faire intervenir les personnels et matériels adéquats et enfin secourir s'il y a lieu d'être, dans la mesure de nos capacités. Le policier de base n'a en poche qu'une formation aux premiers secours. Faible savoir en la matière mais suffisant pour connaître les gestes élémentaires pour gérer la situation, et surtout les gestes à ne pas faire, comme bouger une victime, par exemple.

 

La voiture était venue s'encastrer dans une fourgonnette en stationnement. Le conducteur sortit tout seul, le regard effaré. Je lui demandais comment il allait, apparemment, bien. Sonné, évidemment. Je l'accompagnais sur le trottoir et il s'assit sur un banc, rejoint par une dame témoin de l'accident.

 

Ce n'est qu'en revenant vers l'avant de la ''voiture-tamponneuse'' que je le vis. Couché. Plutôt vautré, c'est le mot. Dans ce qu'il restait du coffre de sa fourgonnette. Ses jambes prises sous l'amas de tôles du véhicule qui venait de le percuter de plein fouet. Ses yeux ouverts, ne disant rien, pas même un cri ou un gémissement. J'ai d'abord cru qu'il était mort. Non. Il était bien vivant, ses yeux clignant normalement, allongé là comme pour faire bronzette, les jambes enfouies dans le sable chaud.

 

Lui prenant la main je lui demandai s'il m'entendait. Il me fit signe que oui. Je me suis senti con l'espace d'un instant, me demandant que faire et sachant que justement il n'y avait rien à faire, si ce n'est attendre les secours qui ne tardèrent pas à arriver. Lui parler et le rassurer fut tout ce que trouvais de mieux jusqu'à ce que les pompiers arrivent. Un peu plus d'une heure, le temps qu'il leur a fallu pour l'extraire de cet imbroglio métallique. Une vingtaine de minutes, le temps qu'il a mis pour mourir. Une triste bâche blanche recouvrit son corps allongé sur la civière. Il me restait 3 heures de vacation. Je les passais à regarder mes collègues d'arrondissement faire leur boulot, puis plus tard la voirie nettoyer le lieu de l'accident et les dépanneuses embarquer les deux véhicules.

 

Un encart le lendemain dans le Parisien m'apprit l'âge de la victime et l'état d'ébriété du conducteur fautif. Un petit encart pour un gros écart de conduite, alors qu'il rentrait chez lui après une petite fête entre amis, s'arrêtant violemment et emportant la vie d'un homme qui n'avait rien demandé à personne.

 

La ville, cette étrange jungle où les prédateurs ont des moteurs et où les passants sont des proies providentielles. Où des gens se croisent, se parlent, s'embrassent, s'amusent, s'aiment ou se détestent, s'engueulent, se tapent dessus et parfois se tuent... Spectateur et souvent acteur de ce spectacle vivant, le flic continue inlassablement ses missions, apportant comme il peut sa pierre à l'édifice, membre à part entière du mobilier urbain, dont seul l'uniforme le distingue des autres et dont la simple tâche est de faire que le spectacle ne se transforme en foire. Show must go on...

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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 08:08

 

Lilou_1an.jpg

 

Un tout petit peu plus de deux mois se sont écoulés depuis mon dernier article. C'est l'avantage de tenir un blog plutôt qu'un journal, aucune obligation. De plus, très peu de monde le lit, du coup personne ne me réclame de nouveaux écrits et c'est très bien comme ça !

 

Au programme aujourd'hui, je vais vous parler de mon chien. De ma chienne plutôt. Enfin, Lilou, Pluto c'est l'ami de Mickey, non, c'est le chien de Mickey, l'ami de Mickey c'est Dingo...

 

Lilou est ma deuxième chienne, de race Lhassa Apso. La première, prénommée également Lilou, a suivi sa maîtresse, à savoir mon ex, quand elle est partie. Ce fut, pour ne rien vous cacher, un déchirement. Du coup, sept mois après je décidais d'en prendre une autre (de chienne) que j'allais chercher à 2 heures de route de chez moi, en Dordogne pour être précis.

 

Une petite boule de poils de 3 mois, noire et blanche et dont la bouille m'a tout de suite plu. 350 euros, c'est le prix qu'elle m'a coûté, sachant qu'elle n'était ni vaccinée, ni pucée. Enfin, pucée, elle l'était mais biologiquement parlant si vous voyez ce que je veux dire. Il a fallu s'occuper de ce petit problème dès le lendemain de son arrivée.

 

Car posséder une chien implique une certaine ligne de conduite. C'est, à mon avis, une grande responsabilité. Ce n'est pas un objet. C'est un être de chair et de sang qui mérite que l'on s'occupe de lui tout comme on s'occuperait de son propre enfant. J'en vois déjà certains sourire en lisant la comparaison mais vous verrez que ce n'est pas aussi stupide qu'il n'y paraît.

 

120 kilomètres et un petit vomi plus tard, nous voilà à la maison, où mademoiselle Lilou découvre son nouveau chez elle. C'est très timidement qu'elle arpente la maison, reniflant à droite à gauche, une chaussure, le pouf du salon.

 

Lilou : bah quoi, c'est la première fois que je prenais la voiture...

 

lilounette.jpg

Pas aussi appétissant qu'un biscuit, mais très divertissant

 

Je lui montre son lit, un petit panier de tissu acheté la veille. Elle s'installe dedans et me regarde, semble perdue et c'est normal, je viens de l'enlever à ses maîtres, à ses parents et frères et sœurs, de quoi déstabiliser n'importe qui en fin de compte. Premiers pas dans le jardin, son nouveau territoire, qu'elle appréhende tout aussi timidement, sursautant au moindre bruit et s'enfuyant à l'intérieur à la vue de la chienne du voisin qui lui aboie dessus, bonjour l'accueil !

 

Dès le lendemain, me voilà parti chez le vétérinaire pour la vacciner et la pucer, deux choses indispensables à sa santé ainsi qu'aux chances de la retrouver si elle venait à me fausser compagnie. Et pour la ''dépucer'' j'ai acheté une petite fiole que l'on applique derrière le cou, se chargeant d'éliminer les indésirables bestioles en trois jours. Le vétérinaire me donne son carnet de santé et me dit que je recevrai la carte d'identité de ma belle sous une quinzaine.

 

Lilou : je hais cet homme qui me tripote et me pique chaque fois que je le vois. Mais j'aime bien revenir à la maison car j'ai droit à ma récompense pour n'avoir pas refait pipi sur son paillasson.

 

L'avantage d'avoir un chien dès son plus jeune âge est la facilité pour l'éduquer. Et la première chose à lui apprendre, c'est de faire ses petites affaires dehors, non pas qu'un petit pipi innonderait la maison mais bon, c'est la base. Pipi et caca dehors s'il vous plaît. Ce qu'elle apprend très vite, il aura suffit d'un seul oubli à l'intérieur, d'une remontrance verbale en la mettant sur la pelouse et le tour est joué. Il y a bien quelques accidents, que je mets sur le compte du ''désolé mon vieux mais si tu veux que je pisse dehors, t'as qu'à laisser la porte ouverte.''

 

Lilou : non mais c'est vrai quoi ! Combien de fois je me suis retenue à attendre qu'il finisse son épisode à la con de ''Plus belle la vie'' !

 

La deuxième chose que je lui ai appris, c'est à s'asseoir. Rien de plus facile, on prend des petites friandises qu'on lui montre et qu'on dirige vers l'arrière de sa tête en disant ''assis''. En suivant le mouvement tout en se léchant les babines, elle s'asseoit, moment choisi pour lui donner le petit biscuit. Répéter l'exercice plusieurs fois, pendant quelques jours et elle finira par s'asseoir dès qu'elle entendra le mot ''assis'', friandise ou pas.

 

Lilou : assis, assis ! Je n'ai absolument aucune idée de ce que ça veut dire, mais quand je m'asseois, au moins, il arrête de gueuler !

 

Enfin, si elle veut, Lilou, quand elle n'a pas envie de s'asseoir, me regarde d'un air de dire ''cause toujours tu m'intéresses''. Il faut dire que le Lhassa Apso a son petit caractère. Allez hop, laissez-moi vous en dire plus à son sujet.

 

Il est originaire du Tibet et a été introduit en Grande Bretagne au début des années 1920. Son nom vient de Lhassa, capitale du Tibet et de apso, chèvre en tibétain.

 

Lilou : chèvre peut-être mais ne compte pas sur moi pour brouter ta pelouse... va falloir continuer à tondre, hé hé !

 

Les tibétains le surnomment le lion des neiges, car son aboiement est ''rugissant'', rauque pour un animal de sa taille et de sa corpulence. Il était connu pour être un fidèle compagnon des sherpas, dans la traversée de l'Himalaya, et faisait également office de chien de berger ou de gardien des temples.

 

D'un aspect harmonieux, robuste et au pelage abondant, le Lhassa Apso est un chien relativement gai et sûr de lui. Vif, très affectueux et facile à vivre mais méfiant envers les étrangers ou tout ce qui lui est inconnu. Il a un tempérament très joueur, quel que soit son âge. Il est parfois boudeur et a tendance à n'en faire qu'à sa tête, défaut facilement corrigeable si l'on est suffisamment ferme et qu'on lui montre que ce n'est pas lui qui commande.

 

Lilou : que tu crois...

 

Bref, ce n'est que du bonheur d'avoir un tel chien à la maison, qui, s'il est pétri d'amour et d'affection, vous le rendra au centuple. Un petit plus, cette race de chien aboie très peu. Ce n'est que quand elle a remarqué quelque chose qu'elle ne connaît pas qu'elle se manifeste bruyamment. Son premier aboiement fut à l'encontre d'un ballon, abandonné par le fils de ma jolie voisine dans le chemin longeant le jardin. Elle a du le prendre pour je ne sais quel animal mystérieux. La semaine dernière, elle aboyait après la tortue de la voisine qui se baladait le long du grillage. Elle n'aime pas les chats et les poules l'intriguent au plus haut point, j'en veux pour preuve les longues minutes d'observation qu'elle s'octroie, assise et immobile comme une statue de poils.

 

Lilou : d'un pelage doux et lustré, mon maître est très propre et ne fait jamais pipi dans le salon. Il s'épanche parfois dans le jardin mais, à en croire ses dires, c'est toujours au même endroit, celui-là même où son ex faisait pousser son potager...

 

En parlant de poils, un entretien régulier s'impose. La demoiselle n'est pas adepte de l'épilation. Je dirai même qu'elle n'en a rien à cirer. Elle a droit à une séance de brossage une fois par jour et une manucure (pattucure ?) est indispensable une fois par mois. Le bain, qu'elle déteste, est effectué une fois par mois ou, comme c'est arrivé parfois, quand elle se met dans des états minables après quelques minutes dans l'herbe humide du jardin.

 

Lilou : Mais tu m'emmerdes à la fin, tu viens de passer tout ton dimanche en pyjama et tu trouves que je suis décoiffée ?

 

Depuis que je suis célibataire, j'avoue que Lilou a apporté chez moi un petit plus, que seul un chien peut donner, ce je ne sais quoi de joie de vivre et d'insouciance qui me font souvent rire ou sourire. Ce qui me frappe toujours, c'est cet amour inconditionnel que les chiens portent à leur maître. Une fidélité à toute épreuve. Cette façon de m'accueillir quand je reviens d'une plus ou moins longue absence, c'est tellement attendrissant.

 

Lilou : Oui, d'ailleurs j'ai horreur de t'attendre comme ça, pendant des heures. Et si tu m'achetais un petit copain ? Histoire que je m'occupe...

 

liloubish.jpg

La miss se rebelle...

 

J'avoue ne pas comprendre ceux qui les abandonnent ou les maltraitent. J'irai même jusqu'à dire que j'espère qu'il existe une place particulière en Enfer pour ce genre de personnes. Car oui, un chien est une personne, n'en déplaise à certains. Et on aurait même beaucoup à apprendre d'eux. Cette façon de vous aimer sans conditions en font des êtres à part.

 

Je n'impose rien à mon fidèle compagnon. Elle va et vient à sa guise et sait comment se comporter. Elle garde ses distances quand je mange et ne quémande pas, rien de plus insupportable qu'un chien qui vous grimpe dessus quand vous êtes à table. Le jardin, son petit royaume, n'a désormais plus aucun secret pour elle et malheur à l'intrus qui daignera s'aventurer sur son territoire. Quelques chats impudents en tremblent encore. Elle a beau avoir son panier, elle dort à peu près partout, notamment sur le canapé quand je regarde la télé, sur l'autre canapé quand je suis sur mon ordi et... dans mon lit... Je sais, ce n'est pas bien du tout. Mais je n'ai pas pu résister. Elle semble ne pas être trop incommodée par mes éventuels ronflements et me sert de réveil-matin, tous les jours, vers 7h45, réglée comme une horloge.

 

Lilou : tu ronfles et tu pètes, mais bon, t'es un homme quoi...

 

Je parle d'elle comme si c'était ''ma fille''. Je n'ai pas d'enfant mais je pense que la comparaison n'est pas insultante, bien au contraire. Elle partage ma vie et m'accompagne souvent, observatrice silencieuse, attentive à chaque mouvement, chaque parole et toujours pleine de vie et de gaieté. Depuis que j'ai décidé de la prendre avec moi, j'ai le devoir de faire de sa vie la plus belle possible, et croyez-moi, nul besoin de beaucoup d'efforts pour cela, car à bien y réfléchir, un chien vous donne bien plus que ce que vous lui donnerez.

 

Lilou : woof... (fin)

 

 


 


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7 juillet 2014 1 07 /07 /juillet /2014 09:01

 

6h30, je viens de descendre du car pour entamer ma première heure de garde. Point d'implantation : Matignon. Fort heureusement, je ne suis pas devant l'entrée, je suis beaucoup plus bas dans la rue, à l'abri du regard indiscret de la caméra et donc ayant la possibilité de fumer une petite clope quand je veux, histoire de passer le temps et de faire mon rebelle.

 

Ca caille. L'endroit où je me trouve est habituellement éclairé par deux lampadaires, sauf aujourd'hui, ils semblent être en grève. J'ai ma parka mais le froid et le vent glacial viennent me gifler comme pour me punir de m'être levé pour partir au boulot ce matin-là.

 

La rue est calme, un brin lugubre et Paris commence lentement à sortir de sa torpeur. Je dors pratiquement debout, malgré le froid. Je me maudis quelques minutes d'avoir passé ce satané concours et puis je l'aperçois. Il est là. Juste en face. Assis. A côté d'un sac poubelle de plastique noir et d'une poubelle verte estampillée Ville de Paris. Il me toise du regard. Je siffle. Rien. Il me fixe toujours mais ne réagit pas, ne bouge pas d'un poil.

 

- Minou ! Minou ! Allez viens !

 

Que dalle. Tel une statue du Musée Rodin situé non loin de là, il reste sourd à mes appels. Seul le vent fait légèrement frémir son joli pelage noir. Je n'en crois pas mes yeux, je me fais snober par un félin du 7ème arrondissement.

 

Du coup je passe au moins dix minutes comme ça, à le regarder. Et lui aussi. Ca semble presque irréel. J'en oublie même la température, en dessous de zéro. Nous avions l'habitude de croiser Emmanuelle Béart dans cette rue, elle n'habitait pas loin. Ce jour-là, elle aurait pu passer à poil à côté de moi, je ne m'en serais pas aperçu tellement j'ai focalisé sur ce foutu chat.

 

N'y tenant plus je traverse, m'attendant enfin à le voir bouger. Il était empaillé... ce con...

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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 12:50

S'il y a bien une chose qui nous fait peur, c'est bien elle. Souvent vêtue d'une longue et sombre robe et porteuse d'une faux, on la dit sournoise et sans pitié aucune. Sans me vanter, je n'ai pas peur de mourir. Je suis juste un peu effrayé à l'idée de souffrir avant de quitter notre monde car il y a tellement de façons de mourir qu'on se pose inexorablement la question, passé un certain âge, comment va-t-on passer de vie à trépas.

 

La première chose sensée à faire est de vivre, passage obligé, vous êtes né, il y a donc de fortes chances qu'un de ces quatre cela s'arrête. Et bon nombre de gens ont peur de mourir alors qu'ils feraient beaucoup mieux de penser en premier lieu à vivre. Ce n'est pas de moi mais c'est très juste.

 

- Fumer. Cela reste un bon moyen d'arriver à votre fin, quoique non garanti à cent pour cent. C'est marqué sur le paquet avec en prime une jolie photo. Suggestion, c'est meilleur avec un café. A déconseiller lors d'un diner romantique, j'en veux pour preuve l'haleine fétide qui en résulte et vous interdisant tout baiser passionné. Si vous avez fumé toute votre vie et n'en êtes pas mort, intenter un procès pour publicité mensongère couvrira largement les frais exorbitants d'une cérémonie funéraire future.

 

- Faire du sport. Pas la peine d'en dire plus, une activité physique accrue, même si on la dit bonne pour votre santé, peut vous amener à prendre des risques inconsidérés. A moins que vous n'ayez choisi le ping-pong, et encore, personne n'est à l'abri d'une balle perdue.

 

- Etre mangé par un animal. Un lion, par exemple. Rassurez-vous c'est plutôt rapide. A moins de tomber sur un jeune lion taquin qui a envie de jouer avant de vous croquer, sa technique est sûre. Il vous attrape à la gorge, serre un bon coup et couic ! Bon, d'un autre côté, ce n'est pas courant comme mort, d'autant plus que vers chez moi, les lions ne sont pas légion. Mais on ne sait jamais, un cirque ambulant, une cage mal fermée, un petit dej' en terrasse, un lion. Si cela peut vous rassurer, il vaut mieux être dévoré par un félin que par une horde de fourmis, c'est plus bref et glorieux. Je sais ce que vous pensez, faut vraiment être con pour se faire tuer par des fourmis. On les voit venir quand même. D'autant plus que je vois d'ici les commentaires de mes amis, des fourmis, non mais quel abruti ! Pour finir, qui dit être mangé dit être digéré, vous voilà désormais un joli petit tas de crotte. Si vous avez eu une vie de merde on pourra dire que la boucle est bouclée. Ce qui s'appelle avoir de la suite dans les idées. Seul avantage, cela économise un cercueil, un simple petit sac plastique fera l'affaire. Ou du sopalin. Ensuite vous tirez la chasse et on en parle plus. Si vous voulez mourir utile, faites vous dévorer par un animal en voie de disparition.

 

- Etre mangé par un cannibale. Il y a juste à espérer qu'il ne gâche pas la marchandise. Vos restes étalés sur un marché anthropophage, vous voici transformé en rôti et vendu au kilo. Pour ceux en quête de célébrité vous pouvez toujours espérer figurer dans la recette de la finale du concours top-chef des cannibales et passer à la postérité en donnant votre nom à une recette. Velouté de Sam à la sauce aigre-douce sur son lit de poils, steak de français nourri exclusivement bio, à consommer de préférence avec un Saint-Emilion etc etc. Une autre façon de trépasser utile, nourrir le tiers-monde.

 

- La voiture. La manière la plus rapide étant justement de l'être le plus possible, et bourré, augmenteront vos chances. Pour peu que ce soit votre femme qui conduise...

 

- L'avion. Moyen de transport le plus sûr mais garantissant une mort certaine en cas de souci technique. Une dernière chance vous est offerte d'admirer une dernière fois votre planète avant de l'embrasser et dire au revoir à tout le monde.

 

- Le vélo. Là en fait, c'est le spectateur, qui meurt d'ennui. Même effet avec le patinage artistique.

 

- Le bateau. Le meilleur moyen pour finir en bouffe pour poissons. Avoir eu la chance de naître français, d'user de notre belle langue de Molière pour mourir en disant gloup bloup c'est idiot quand même.

 

Le train. Ce n'est pas très courant non plus. A moins de tomber sur un chauffeur possédant un iphone et adepte du record du monde de vitesse, les probabilités de mourir dans un wagon sont faibles. Je me souviens de l'histoire de ce type décédé dans un train à cause d'un autre gars qui avait eu la mauvaise idée de balancer ses pompes par la fenêtre. Le malheureux s'est pris la chaussure en pleine poire. En clair il est mort d'un coup de pompe dans le train.

 

- Faire l'amour. Vous seriez surpris de connaître le pourcentage de morts en pratiquant l'art de la galipette. Mort en faisant son devoir, conjugual. Ce n'est pas très poli pour votre partenaire mais cela reste une belle mort. Pour vous. Imaginez la tête de votre conquête s'apercevant que vous ne respirez plus et pire même, vous n'avez même pas fini, goujat que vous êtes ! De quoi frustrer les plus blindés d'entre nous. Comme tue-l'amour il n'y a pas mieux.

 

- Manger un bretzel. C'est très con et ça peut arriver plus souvent qu'on ne le pense. Si vous êtes idiot et président, vous êtes perdu. Dans un certain sens on peut donc dire que l'apéro est un bon moyen de trépasser.

 

- Vous êtes un gnou. Habitant la savane, le gnou reste un bon moyen de mourir rapidement. V'là que je me déplace en troupeau en faisant un boucan pas possible, v'là que je traverse une rivière infestée de crocos et v'là que sur la berge ya des lions.

 

Je vais m'arrêter là car la liste est bien trop longue pour tout mettre dans un seul article. Et je vous fais confiance, je suis sûr que vous trouverez bien une façon sympa de mourir, je vous le souhaite en tout cas. Essayez juste de ne pas mourir avant moi, j'ai horreur des enterrements. Je me posais quand même la question, quand on s'occupe des formalités, pour nos obsèques, y a-t-il une clause nous garantissant le remboursement en cas de résurrection ? Et que faire si l'on ressuscite, d'ailleurs ?

 

- Demandez à être enterré avec votre téléphone portable, et si possible, dans une zone couverte par le réseau auquel vous êtes abonné. Imaginez, vous vous réveillez dans votre cercueil et constatez avec désarroi que vous ne captez pas, c'est à se taper la tête contre le couvercle !

 

- Faisons appel à votre imagination quelques instants, s'il vous plaît. Une église, près de l'Autel votre cercueil, le curé et vos proches, certains en larmes, des héritiers faisant mine d'être tristes mais heureux car futurs propriétaires de votre villa au Cap Ferret, bref, un enterrement somme toute classique. Votre cercueil est ouvert, vous avez eu la bonne idée de mourir en un seul morceau, félicitations, ce n'est pas donné à tout le monde. Le choix du cercueil ouvert est une bonne option, non seulement cela permet à votre famille et amis de vous admirer une dernière fois (quand on peut faire plaisir, pourquoi se priver ?) et, dans le cas qui nous préoccupe, nous facilite grandement la tâche.

 

- Ne sortez pas en courant, vous allez créer la panique dans l'église, ça serait dommage de tuer des gens en ressuscitant. De plus, vous pourriez trébucher et vous tuer... Levez-vous, étirez-vous, baillez, commandez un café et allez prendre une douche. Vous n'êtes pas obligé d'aller bosser, surtout si votre patron est dans l'assistance ou au courant de votre décès. Au pire faites un petit coucou à l'assistance en souriant.

 

- Si vous vous êtes suicidé, il suffit tout simplement de refermer le couvercle. Ni vu ni connu. A noter que vous êtes un sacré poissard. Non content d'avoir raté votre vie, voilà que vous n'arrivez même pas à mourir...

 

- Si vous êtes d'humeur joueuse, sortez en immitant un zombie et sautez sur le curé pour le mordre en grognant fortement. Effet garanti en espérant qu'il n'y ait pas de cardiaques témoins de la scène. A ne pas faire si vous êtes flic, il y aura bien un collègue armé dans la salle qui pourrait vous en coller une dans la tête, surtout s'il est fan de Walking Dead.

 

- Faites semblant d'être vraiment mort. Vous ressuscitez, ouvrez un oeil, jetez un furtif regard à l'extérieur. Tain le monde ! Ya même mon banquier, l'enfoiré ! Prenez votre portable et envoyez un texto à votre femme ou mari. Genre, dis donc t'as fini de mater la blonde en tailleur bleu ? Ne mens pas je t'ai vu ! Ou alors, tiens t'as été chez le coiffeur ? Dis donc mais t'as pas mis de culotte ! Vous pouvez appeler quelqu'un aussi. Allô ? T'es où ?

 

Je laisse libre court à votre imagination pour faire de cette situation, en soit relativement exceptionnelle, un moment inoubliable dont on parlera jusqu'à votre mort, la vraie, cette fois. Du moins je l'espère. Mais tu vas crever oui ? (Commentaires des proches présents à vos premières obsèques).

 

Du choix de la musique. C'est selon les goûts de chacun. Le petit bonhomme en mousse peut faire désordre et un opéra en 5 actes peut faire mourir l'assistance d'ennui profond. C'est déjà pénible un enterrement... Préférez plutôt une petite musique d'ambiance, d'ascenseur. Ca vous aidera à monter au Ciel. Ou descendre en Enfer. Un bon morceau de Blues est une valeur sûre. Si vous voulez faire chier tout le monde une dernière fois, Celine Dion c'est parfait. Hein mon René ?

 

Si l'on se pose avec raison la question de savoir comment on va mourir, il en reste une relativement importante, que faire une fois mort ? Tout dépend de vos convictions religieuses.

 

- Vous êtes athée. Vous êtes mort. Point. Bonne nuit.

- Vous êtes catholique. Vous allez au purgatoire, au paradis ou en enfer, c'est selon.

- Vous êtes protestant. Vous allez au paradis ou en enfer et avez droit à un joli gospel (oh happy day) pour vos funérailles.

- Vous êtes boudhiste. Vous êtes maintenant une vache. A vous d'inventer la vie qui va avec. Evitez les farines animales.

- Vous êtes musulman. Amusez-vous bien avec vos 72 vierges.

- Vous êtes agnostique, à un point tel que vous doutez de l'existence même de la mort.

 

Si l'on en croit certaines personnes, il peut arriver que l'âme, qui quitte notre corps à notre dernier souffle, reste sur terre. Vous voilà devenu en quelque sorte un mort qui s'ignore. Condamné à hanter vos proches ou votre percepteur qui l'aura bien cherché ce con, après avoir été enterré, c'est atterré que votre moi étheré se verra errer sans but précis, jusqu'à ce que la première Woopy Goldberg venue vous aide à franchir la porte. Tu vois la lumière blanche ? Oui ? Vas-y fonce ! A déconseiller toutefois pour le boudhiste réincarné en papillon de nuit.

 

Du choix de votre épitaphe. Certaines sont plus connues que d'autres, je vous laisse choisir :

 

- Je vous avais bien dit que j'étais malade !

- Ci-git ma femme, oh qu'elle est bien, pour son repos, et pour le mien.

- Ici repose mon épouse bien-aimée, Seigneur reçois-là avec la même joie que je te l'envoie.

- Si j'aurais su j'aurais pas née, pour adolescent, peut aussi s'inscrire en langage SMS c'est moins cher.

- C'est mon dernier maux Jean-Pierre, pour les amateurs de jeux télévisés.

- Dernière cavité remplie, pour les dentistes.

- Il faut savoir se retirer à temps, pour acteur de films X

- Oui chérie, je t'ai trompée.

- Odieux j'étais, à Dieu je suis.

- Ci-gît madame Marguerite, qui ne fut ni grande ni petite, elle mourut le deux du mois et se tut ce jour-là pour la première fois.

- Dieu fit Selles, Dieu défit Selles, et aux vers mit Selles (Epitaphe du baron de Selles, XIXème siècle).

- La mort je m'en balance ! Un pendu.

- Je voulais être incinéré !

- Attention, vers et glas fréquents.

- Qui m'aime me suive.

 

Il y a une mort dont je n'ai pas parlé,  vraiment stupide cella-là, mourir en écrivant un article sur votre blog, on vous découvrira avec la tête sur le claviureooerghkkjhhehklklhjlkaarrpppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppp

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 14:11

Bon... Je sais ce que vous pensez. Encore lui. C'est vrai que l'on parle énormément de ce type en ce moment pour entendre un peu tout et n'importe quoi. Et cela se résume assez facilement, il y a ceux qui aiment, et ceux qui détestent. Il y a ceux qui s'en foutent aussi, un peu comme moi mais j'avais quand même envie de réagir.

 

Au départ, Dieudo, c'est un humoriste qui se fait connaître au côté d'Elie Semoun au début des années 90. Les origines africaines de l'un et juives de l'autre en font un duo à part dans le paysage audio-visuel français. Mais j'avoue qu'ils me font rire ces deux-là. Et rire, ça fait du bien par où ça passe.

 

Et c'est le drame !  Le fameux sketch qui fait déborder la cerise sur la goutte d'eau (oui je sais...) celui de Dieudonné grimé en colon juif qui a fait rire jaune et grincer des dents les personnes présentes chez Fogiel, et pas que, il suffit de se rappeler le scandale qui s'en est suivi. Et hop ! Voilà comment passer d'humoriste normal et adulé à raciste, anti-sioniste, facho et tout le toutim. Toutim, c'est pas de l'arabe ni de l'hébreu c'est un p'tit mot sympa que j'aime bien. J'aurais pu dire souk mais ça fait trop penser au maghreb quelle horreur.

 

Et là, on en vient à ce que Desproges disait, "on peut rire de tout mais pas avec tout le monde". Parce que quand même, aujourd'hui, essayer de place une histoire juive sans être taxé de raciste ou de facho relève de l'exploit. Essayez donc de critiquer un arabe en public pour voir ? Du coup on se rabat sur les belges ou les blondes, personne ne s'en plaint et pourtant ce n'est pas gentil du tout pour eux ! Cela peut vous faire sourire dit de cette naïve façon mais c'est la même chose. Si vous n'aimez pas les noirs vous êtes racistes, si vous n'aimez pas les blancs vous êtes quoi ? Et les cons, qui donc les aime ?

 

Si on écoute bien ce que dit Dieudo, je vous résume vite fait, il y a d'un côté les sionistes, le mal incarné, et les autres, autrement dit lui, nous, qui subissont de plein fouet leurs agissements ou pensées. C'est tout. C'est limité tout de même. Résumer le mal de notre société et mettre sur le dos d'une communauté tous ses maux, et, plus grave, inciter à se soulever contre elle, tout cela manque pas mal d'humour et de doigté. On va passer sur son déni d'histoire, l'existence des chambres à gaz, il suffit d'être un minimum instruit pour savoir qu'elles ont bien existé.

 

Desproges en avait du doigté, et c'était bien sûr du second degré, sous-couvert toutefois de certaines vérités que l'on digérait en se bidonnant. C'est tout le pouvoir de l'humour d'ailleurs, tourner en dérision des faits qui ne prêtent pas à rire ni sourire. Gaspard Proust n'est pas mal non plus dans son genre, dans son sketch sur le sujet brûlant des juifs. Et quand je dis brulant n'y voyez aucune allusion aux moyens utilisés à l'époque, organisés par des allemands qui, il faut l'avouer, ne sont jamais les derniers dans l'organisation de festivités, allez donc faire un tour à la fête de la bière vous m'en direz des nouvelles. Tiens, vous voyez, là, c'est un exemple de second degré sur un sujet où les protagonistes avaient affaire au troisième... Mais je m'égare.

 

Car, le souci et comme le disait Zemmour, que je n'aime pas trop mais qui ne dit pas que des conneries, "l'ennui avec Dieudonné c'est qu'il est drôle". Et c'est vrai qu'il l'est. Cet art de manier le verbe et de tourner en dérision ses propres vérités et rancoeurs, le mot est faible, devant un parterre plus ou moins éduqué de fans qui se rangent derrière lui et crient à l'unisson leur indignation de voir les autres réagir. Les autres, c'est moi, c'est vous, ce sont aussi les politiques, garants de la paix publique qui ne peuvent pas tout laisser faire sous couvert de la liberté d'expression, chère à notre patrie.

 

Non, on n'a pas le droit de faire taire quiconque. Seulement Dieudo a-t-il le droit de profiter de son statut d'homme public pour déverser sa haine de façon si virulente ? Pour en revenir à Desproges, il a eu la chance de vivre à une époque où l'on pouvait dire bicot à la télé sans subir les foudres des associations bien-pensantes qui foisonnent désormais dans notre beau pays ou voir apparaître sur Facebook des pages par dizaines criant au scandale. Non, internet n'existait pas en ces temps préhistoriques.

 

Avez-vous remarqué comment la morale est dictée ? Chacun y va de son discours moralisateur et, parce qu'il ne pense pas comme l'autre, objecte qu'il faut le faire taire. De là à le lapider en place publique, il n'y a qu'un pas.

 

Cela dit, puisque tout ceci n'est qu'une histoire de camp, dans lequel se ranger ? De mon côté j'observe les réactions des deux parties en me disant qu'elles ont toutes deux des arguments qui se tiennent. Cela ne veut pas dire que je prend parti de l'une ou de l'autre, bien au contraire, mais la liberté d'expression ne passe-t-elle pas par là ? Tout simplement écouter ce que l'autre a à dire et, même si l'on est pas d'accord, même si l'on s'offusque de certains propos, relativiser et se dire que finalement, puisque la liberté d'expression est une institution, à quoi bon ne pas en profiter. Ensuite, si les propos de l'un tombent sous le joug de la loi, je ne suis ni juge ni bourreau pour m'en préoccuper. Je n'ai même pas envie d'être l'avocat du diable. A chacun son travail.

 

Mais, il y a un mais, Dieudo, dans son discours, disons-le, fachisant et incitant à la haine raciale, ne peut pas nous faire taire. Tout comme nous ne pouvons pas lui faire fermer sa gueule une bonne fois pour toute. En fait, je pense qu'il est tout simplement idiot. Pas dans sa manière de faire, ses provocations voulues sont un coup de maître et lui font l'économie de campagnes publicitaires ou autres promos télé. Vous me direz, plus personne ne veut l'inviter. Certes, mais c'est dommage. Il a la possibilité de s'exprimer devant le plus grand nombre et il se torpille lui-même. Je n'ai pas de leçon d'humour à lui donner mais il aurait pu présenter la chose différemment, en utilisant les armes du rire plutôt que d'utiliser sa notoriété comme un taliban use de sa kalachnikov.

 

Une petite parenthèse. Avez-vous remarqué, quand Le Pen, que ce soit Marine maintenant, ou son père avant, sont invités, le comportement des journalistes à leur égard ? Ce n'est pas une interview mais une confrontation. On tombe dans la démago et bien malheureux le journaliste pris en pleine interview d'un membre quelconque du FN ne démontrant pas la moindre agressivité à leur égard. Autrement dit, tu représentes un parti controversé, je suis journaliste, j'ai envie que les gens continuent de m'aimer et de regarder mes émissions, donc je me mets du côté du plus grand nombre, les bien-pensants. Et je me fous complètement des idées de ce monstrueux personnage. Il est du FN, ça suffit pour faire de moi le juge de la bienséance.

 

Desproges était malin lui. Ou même Coluche. Ils savaient qu'ils pouvaient faire rire sur le sujet mais ne dépassaient pas la limite du supportable, alors que si on y regarde bien, leurs textes pris au premier degré c'est du Dieudonné tout craché. C'est pour cette raison que je dis que Dieudo est idiot. Ceux qui écoutent en font ce qu'ils veulent. Ceux que je taxerais d'intelligents riront franchement tout en sachant que c'est du second degré, les autres, imbéciles, prendront tout au pied de la lettre. Encore une fois, il y a une sacrée différence d'époque. Pour vous la faire courte, on savait encore s'amuser en ce temps-là.

 

Après lui avoir interdit de jouer ses spectacles, boycotté sur les plateaux télévisés, voilà qu'ils parlent de l'interdire sur Youtube, la seule plateforme sur laquelle il s'exprime désormais, si on occulte certaines déclarations par radios interposées ou quelques interviews données à droite ou à gauche, presque sous le (long) manteau. Bah voyons, on a qu'à interdire les blogs aussi, puis m'empêcher de poster des videos de Lilou, ma chère petite Lhassa Apso, c'est dégueulasse.

 

Puis merde, après tout, y en a t-il un seul dans ce pays qui a les mains propres ? Suis-je si irréprochable pour me permettre de juger qui que ce soit. Oui mais Dieudonné, quand même, c'est horrible ce qu'il dit. C'est horrible quand on prend parti. Son discours ne m'a donné envie ni de rejoindre les anti-sionistes, ni de lui trancher la gorge et envoyer la vidéo à Al Jazeera.

 

Et pardon si je ne suis pas d'accord sur le fait de le faire taire. De toute façon, il ne changera jamais d'avis. N'empêche, pourquoi se préoccuper de ce qu'il peut bien raconter ? C'est une histoire vieille comme le monde. Juifs contre Palestiniens, musulmans contre... heu, contre un peu tout ce qui ne l'est pas... (ça va je rigole !) catholiques contre protestants, chiens non circoncis contre colombes roucoulantes et c'est bien là le problème. La religion. Des hommes suivant d'autres hommes et prêts à tout pour écraser tous ceux qui ne pensent pas comme eux.

 

Hier j'ai tué une souris. Si je suis boudhiste ainsi je crois en la réincarnation alors je suis peut-être coupable d'avoir tué ma grand-mère. Mais quelle conne elle aussi, ne pouvait-elle pas se reconvertir en moustique ? Ha non, mauvais exemple... En tigre ? Sont en voie de disparition. En tapis de bain. Excuse ma tenue mamie, je sors de la douche. J'ai mangé un sandwich au jambon et le lendemain un kebab al hal. J'ai même bouffé du bio c'est pour dire ! Bah j'ai chié pareil dis donc ! Ca n'a rien changé. Pis j'ai bien dormi. Une petite séance de yoga avant de m'endormir, après avoir lu mon horoscope sur Libé et fait mes mots croisés dans l'huma sans oublier un petit suppo (de Satan). J'ai même eu un pincement au coeur quand Mandela est mort. J'aime bien ce que dit et fait le Pape François et j'ai déjà visité une mosquée, c'est très joli. Je lis la Bible et lu aussi le Coran. Je prie parfois et je ne vais pas à l'église. Je ne me suis jamais confessé. J'ai déjà eu envie de tuer mon voisin. J'ai couché avec des femmes sans être marié, c'est un péché, bref, pas de boogie woogie...

 

Trève de plaisanterie. Je préfère suivre mon coeur. Je n'ai rien d'un saint et je ne suis pas fier de tout ce que j'ai pu faire dans ma vie mais bon, de là à m'insurger contre tel ou tel gueulard, barbu ou non, m'offusquer devant tel ou tel propos, je laisse ça à d'autres et ils sont légion. A commencer par les journalistes qui enfoncent le clou tous autant qu'ils peuvent, les associations cul-bénites qui appellent au boycott dès qu'un mot leur semble plus haut qu'un autre et les politiques qui, au lieu de batifoler avec de jolies blondes feraient mieux de s'occuper un peu mieux du pays qu'on a bien voulu leur confier.

 

Ne nous leurrons pas quand même. Il y a des Dieudonné dans les deux camps. L'extrêmisme, quel qu'il soit, est dangereux, c'est en cela qu'il faut savoir dire les choses et le faire intelligemment. Quant à s'occuper de fermer leur gueule à tous ces ayatollah de la pensée, bonne ou non, franchement, c'est un chantier bien trop gros pour subodorer une seule seconde qu'il est envisageable. Et la bonne pensée de l'un sera toujours la mauvaise d'un autre. Et si vous mettez "con" à la place de bonne pensée et de mauvaise c'est kif kif bourriquette.

 

Quant à moi, oui, moi, qui couche sur un écran mes pensées les plus géniales, je ne suis rien qu'un petit humain qui se demande parfois dans quel monde il vit. Mais la vie est belle comme dirait l'autre ! Ca me rappelle un film. Me demande si Dieudo l'a vu tiens ?

 

 

 


 

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 10:52

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Bah alors, t'écris plus ? Non. Je n'ai pas perdu le goût de le faire mais disons que j'ai été occupé ailleurs... Mais quand même. Ca me manquait. En fait, avec internet, je pense que l'on devient vite feignant et l'on perd cet indescriptible bonheur de lire un livre ou tout simplement de coucher par écrit tout ce qui nous passe par la tête. Ecire c'est un peu comme penser tout haut et ça fait un bien fou, parfois, souvent.

 

C'était mieux avant. La vieille formule toute rabougrie, tout comme ceux qui la prononcent. J'ai rencontré il y a peu de temps un auteur de romans qui possède un blog et qui, ma foi, manie fort joliment la plume. Je m'y remets donc, ça va me faire du bien.

 

Non, en fait, si j'écris cet article aujourd'hui après de longs mois d'abstinence, c'est parce que j'avais envie de faire un petit bilan. Pour moi il y a un grand tournant dans ma vie, celui où j'ai quitté la police, en 2011. Beaucoup m'ont demandé si cela me manquait.

 

Est-ce que cela me manque d'arpenter un trottoir pour garder une porte fermée ou un bâtiment inoccupé, est-ce que je regrette ces longues heures passées le derrière posé sur un siège de fourgon sans que rien ne se passe ? Décrocher le téléphone pour s'entendre dire que l'on part dans quelques heures, faire sa valise en 5 minutes, arriver à la compagnie et s'apercevoir avec horreur et désespoir qu'on a oublié d'y ranger des slips de rechange... De faire des centaines de kilomètres, d'être logé dans des endroits improbables, de partager ma chambre avec le champion du monde de ronflette, de se raser tous les matins... oui, pardon, il n'y a pas que les flics qui sont rasés de près...

 

Alors c'est ça la police ? Non, bien sûr, mais ça fait partie du métier. Pour rappel j'ai fini ma "carrière" comme CRS. Et c'est marrant comme ce petit acronyme peut faire réagir. CRS ? Comment as tu pu faire ce métier de brutes et gna gna gna et patati et patata. Ta gueule. Je ne suis pas une brute, j'ai du utiliser ma matraque (ou mon tonfa sur la fin) qu'en de très rares occasions et la plupart du temps pour me défendre. Non, je n'ai pas connu le plaisir de matraquer à mort un ROM ou une infirmière ni même de croiser la route de Mesrine pour la simple et bonne raison que j'avais 8 ans quand il s'est transformé en passoire et que je ne faisais pas partie de la même catégorie de flics qui se sont employés à l'arrêter.

 

Car il y a deux policiers. Celui de base que vous croisez souvent et qui vous arrête quand vous n'avez pas mis votre ceinture ou que vous téléphonez au volant, et celui qui passe son temps à enquêter et côtoyer ce qui se fait de pire en genre humain.

 

Encore que, il m'est arrivé de croiser et même de coffrer de beaux specimens d'enfoirés en tout genre et même de sortir mon arme pour la pointer en direction de quelques malheureux bougres mais je ne me classe pas dans la même catégorie qu'un Broussard ou tout simplement qu'un collègue lambda de la crim' ou autre unité spécialisée de notre Police Nationale.

 

Il y a quelques jours j'ai été contrôlé par des gendarmes. Un p'tit jeune comme je peux me permettre de dire maintenant vu mon âge avancé. Il a fait en quelques minutes tout ce qu'il ne faut pas faire. Premièrement il se gare à ma hauteur. Sans même un bonjour il me demande si j'avais la ceinture. Réponse verbale : oui monsieur, je l'avais. Réponse dans ma tête : tu vois bien crétin que je l'ai et non, je ne l'ai pas mise en te voyant arriver, toi et ton gros collègue. S'en suit un banal contrôle de police comme j'en ai fait des tas et j'ai failli lui dire qu'il devrait revoir ses cours quant aux manières de procéder, je me suis abstenu. Le gendarme de campagne n'est pas très taquin.

 

Où donc veux-tu en venir me demandez-vous ? Au sempiternel problème de la relation flics-citoyens. L'attitude arrogante de ce jeune gendarme (je n'ai rien contre eux même si j'avoue que ceux qu'on a ici sont souvent un remake des gendarmes à Saint-Tropez ou n'ont de gendarme que le nom), son attitude arrogante disais-je, se plaçant en supérieur et sous couvert de son uniforme qui ne m'impressionne plus depuis longtemps, autant avant à la vue d'un flic j'avais le coeur qui battait plus vite, autant maintenant hein, c'est un peu comme si je croisais un facteur. Ni chaud, ni froid. Sous couvert de son bel uniforme, ce gars là n'a rien eu, à mes yeux, de l'image que je me fais d'un flic et du comportement qu'il se doit d'adopter s'il se donnait la peine de faire son métier correctement.

 

Petit rappel d'école de Police : la courtoisie est le maître-mot. La sécurité aussi, se garer à hauteur du véhicule que l'on contrôle n'est pas la garantie de vivre bien longtemps. Je lui souhaite de ne jamais croiser la route de braqueurs à celui-là... Oui j'ai ma ceinture et un 11.43 pointé sur ton bide, pauv' con.

 

On s'étonne que les français n'aiment pas leur police mais certains, et beaucoup même, malheureusement, oublient qu'ils sont au service du public. Mais est-ce bien de leur faute ? On se le demande. Car on en revient toujours au même point, la relation police-dirigeants. On leur demande beaucoup, les horaires, n'en parlons pas, la paye, au vu du temps que l'on investit et des risques encourus, franchement il n'y a pas de quoi matraquer un chat. Résultat ce ne sont presque plus des flics mais des percepteurs, à qui l'on demande de verbaliser à tout va pour quelques kilomètres heure au dessus de la limite légale, pour un stationnement pas si gênant que ça, bref, pour des conneries vous me passerez l'expression. Et le français paye, et par la même occasion l'image du policier finit par se changer en père-fouettard. Rien d'étonnant à ce qu'on ne les aime pas.

 

Sans parler de ceux qui, las de servir de punching-ball à une société toujours mécontente  et ne se remettant jamais en question, finissent par se faire sauter le caisson dans le vestiaire d'un commissariat de banlieue ou autre. Silence radio du côté des autorités quant à ce fléau, rien n'est fait pour aider psychologiquement le fonctionnaire qui se débrouille avec les moyens qu'on lui donne. Autrement dit rien du tout, tu vas là, tu remplis ta mission et tu fermes ta gueule. Et ce sont ces mêmes dirigeants qui osent dire que le suicide d'un policier n'a rien à voir avec sa profession et met la mort de leur larbin sur le compte de problèmes personnels.

 

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J'm'appelais pas Raymond mais j'avais un beau camion...

 

J'ai choisi la solution de facilité. J'ai démissionné. C'est lâche, je sais, mais je ne regrette rien. La seule chose qui me manque sont mes collègues, l'ambiance d'une compagnie, pensez-donc, 80 bonhommes vivant pratiquement 24 heures sur 24 ensemble, partageant les bons comme les mauvais moments, à l'arrivée les liens sont forts et indestructibles. La distance qui me sépare d'eux ne me fait pas oublier ces moments, et c'est souvent avec nostalgie que je me souviens de tous ceux qui ont partagé mes quelques années de père-fouettard, heu... de flic pardon.

 

 Je ne les oublie pas, loin de là, et même si je ne les ai pas tous les jours au téléphone, ils sont toujours dans mon coeur et malgré l'opinion de beaucoup, ce métier reste pour moi le plus beau du monde. Je vous vois sourire, en coin. C'est un beau métier quand on se donne la peine de le faire bien. C'est pas plus compliqué que ça. A partir du moment où cela ne vous apporte plus de bonheur ou de satisfaction, alors il faut partir. Rien de pire qu'un job que l'on fait à contrecoeur, juste pour pouvoir payer ses factures. On ne va pas dans la rue comme on va à l'usine.

 

Quant à ceux qui crachent sur les flics et qui ne les portent pas dans leur coeur, il n'y a rien à faire, cela fait partie du lot, livré avec l'uniforme. Le pantalon, la veste, les rangers, la casquette ou le calot et le ressentiment de la population, voilà ce que devront porter tous les flics de France, jusqu'à la fin. Mais jamais la honte, car si l'on me demande quel est ma plus grande fierté à ce jour, c'est de l'avoir porté, ce foutu uniforme. Sur ce, merci de m'avoir lu, vous pouvez maintenant vaquer.

 

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 07:18

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Démission. Le mot est lâché. Ça fait longtemps que ça me trotte dans la tête. J'ai pris ma décision. Cette fois c'est pratiquement fini. La police. Envie de tourner la page, de changer d'air, de cap. Voler de mes propres ailes, ne plus avoir de comptes à rendre ni me demander si je travaille dans trois jours parce que mon service ne le sait même pas et me préviendra quand ils auront décidé au-dessus de l'informer.

 

Comme je l'ai écrit dans un précédent article, je suis rentré dans la police à 23 ans. J'étais jeune, con, avec peu de cervelle mais l'énorme envie de partir et de quitter le cocon familial devenu trop étroit. J'ai été choyé et materné comme je le souhaite à quiconque mais n'ayant pas l'âme d'un Tanguy j'ai voulu aller voir de plus près à quoi ressemblait le monde et m'y faire une petite place.

 

Me suis débrouillé pour devenir Gardien de la paix après de multiples essais dans le privé s'avérant infructueux. La Police m'a beaucoup appris. Sur la vie. Les gens. Sur moi. J'ai croisé des enfoirés que bien souvent j'ai eu envie d'étrangler tellement ils étaient méprisables, haineux et profondément débiles. Tout comme j'ai rencontré des gens extras, qu'ils soient collègues ou des particuliers qui, par leurs paroles, gestes et comportements à notre égard ou non m'ont encouragé à continuer, me confortant dans l'idée qu'il n'y avait pas que des pourris et que ça valait le coup de protéger la population.

 

La grande question, posée systématiquement quand j'en parle, c'est pourquoi ? Ou alors, pourquoi ne prends-tu pas une dispo ? Si vous ne savez pas ce qu'est une dispo, Google est votre ami. C'est simple. J'en ai marre de faire toujours la même chose et surtout je m'ennuie. Cela peut paraître étrange pour ceux qui ne connaissent pas vraiment ce qu'est la vie d'un CRS puisque l'image qu'ils en ont est celle que les médias leur montre, à savoir des flics casqués, portant bouclier et matraquant le premier venu passant à leur portée. Beaucoup d'ailleurs ignorent que nous sommes policiers malgré le fait que cela soit écrit sur notre écusson et blousons d'hiver.

 

Sont loin du compte ceux qui croient que nous ne nous occupons que de manifs. Il est vrai qu'au départ, notre fonction principale est le maintien de l'ordre. Nous en faisons très peu, environ 12 % de notre activité générale. Le reste du temps nous faisons de la sécurisation de secteurs sensibles et touristiques et assurons la protection de bâtiments officiels, tels que des ambassades par exemple ou des lieux de culte. Résultat nous sommes majoritairement occupés à surveiller pendant des heures des immeubles, parfois inoccupés. Pendant des heures il ne se passe rien mais nous veillons à ce que tout se déroule pour le mieux. Primo parce que nous sommes des professionnels étant payés pour ça, deuxio parce que nous ne voulons pas être emmerdés par nos supérieurs qui ne manquent pas de nous rappeler nos devoirs et consignes si nous les oublions un peu. La plupart du temps ils sont plutôt diplomates et humains, ce qui fait que les relations gardiens-gradés sont bonnes, tout du moins dans ma compagnie.

 

Il y a également les CRS de Haute-Montagne, les Motards ainsi que les Maîtres-Nageurs Sauveteurs que vous croisez sur les plages en été et qui assurent votre sécurité quand vous trempez vos arpions dans les baïnes des côtes atlantiques...

 

C'est donc une certaine lassitude mais également le fait de ne rien faire de mes mains qui m'ont conduit à prendre cette décision. Un boulanger, lorsqu'il sort le pain du four, voit immédiatement le résultat de son travail. A la fin d'une vacation (matinée, après-midi, soirée ou nuit de boulot dans la police), en CRS, lorsque vous l'avez passée à garder une porte sous la pluie, en plein cagnard ou par – 10° il n'y a rien d'autre que l'envie de rentrer au plus vite et oublier rapidement ce moment d'extrême ennui passé à arpenter un trottoir ou enfermé dans une guérite, faisant partie du mobilier urbain et dont les passants ne voient même plus qu'il y a un type à l'intérieur ou vous regardent curieusement comme si vous étiez un vulgaire poisson dans un petit aquarium de plexiglas. Si vous vous demandez à quoi pense un guppy dans son bocal, demandez à un CRS il vous le dira.

 

De plus, je suis loin de ma famille, et j'ai envie de me rapprocher d'eux. Il y a la solution de la mutation mais si c'est pour faire la même chose là-bas, autant rester ici puisque la région me plait et que je suis bien dans mon appartement. Bref, on s'en fout.

 

Rien ne me fera changer d'avis. Ça va me manquer. Surtout mes collègues. L'ambiance particulière que l'on ne rencontre nulle part ailleurs, à savoir cet esprit de groupe qui existe encore, n'en déplaise à certains. Les CRS sont comme une grosse entreprise dans laquelle les employés vivent ensemble 24/24 presque 200 jours par an. Ils mangent, dorment et travaillent ensemble et font de temps en temps tout ça à la fois... (c'est pas vrai je déconne). Nous faisons du sport, des sorties, lors de nos déplacement effectués un peu partout en France, que ce soit à Paris, Strasbourg, Anglet, Ajaccio et j'en passe. Trois semaines par ci, loin de nos foyers, quinze jours par là. L'actualité et les missions récurrentes sont les moteurs de ces pérégrinations, faisant des CRS les flics les plus itinérants de France.

 

Vous allez me dire tu as signé. C'est vrai. J'ai signé mon entrée tout comme je m'apprête à signer ma sortie dans un an si tout se passe comme prévu. Peu importe les conséquences. Peu importe ma paye confortable et la sécurité de l'emploi. Rien à foutre de ma retraite, dont je toucherai quand même une petite partie grâce à mon ancienneté. Rien à faire des sommes touchées à la fin du mois dont je vais avoir beaucoup de mal à retrouver l'équivalent une fois revenu dans la vie « normale ».

 

Parce que ce n'est pas une vie ordinaire, d'être flic, qui plus est CRS. Si je me retourne et regarde mon parcours, mes années Police sont les plus belles années vécues jusqu'ici. Je n'ai pas tout vu et je suis loin d'avoir fait le tour du métier tant il y a de services différents. Il m'aura tellement appris ce boulot, tant apporté et beaucoup pris. Je ne regrette rien, bien au contraire. J'ai été fier de porter cet uniforme sur lequel est inscrit Police Nationale. Je serai fier toute ma vie de l'avoir endossé. Cela a énormément de valeur à mes yeux, et je garderai un souvenir nostalgique de toutes ces années en tant que Gardien de la paix.

 

Un flic, même hors service, reste flic. Il pense flic, regarde, observe, et il est tellement tordu parfois qu'il se demande s'il est normal. Il a un regard différent sur son environnement. Quand vous ne verrez qu'une bagnole qui passe, pour vous donner un exemple, lui notera le petit défaut qui ferait qu'il l'arrêterait s'il était au boulot. Une plaque un peu abîmée ou les antibrouillards allumés alors qu'il ne pleut pas ou qu'il n'y a pas de brouillard. Pareil pour un individu lambda que vous croisez. L'œil averti d'un flic (pas le mien, suis un vigile tout juste bon à garder des portes fermées sur des bâtiments vides je vous le rappelle), l'œil d'un flic verra le détail que vous ne remarquerez pas tellement il est insignifiant mais d'une importance non négligeable pour le vrai policier de terrain. Celui qui arpente les rues, planque dans une bagnole ou un fourgon. Il marche souvent dans la merde que les gens laissent derrière eux sans prendre la peine de la ramasser et dont l'odeur lui est familière, celui-là est dans un autre monde, le sien, sa mission est de faire que vous vous sentiez un peu plus en sécurité dans le vôtre. Ça fait mauvais scénario de film policier ce que j'écris là, non ? Surtout que, si vous suivez un peu les articles de ce blog, il m'arrive souvent de me laisser aller à cet exercice que certains appellent de la prose. Prose, tu parles ! Allez, j'arrête ! Je laisse le soin aux experts en écriture de tout bord, flics ou non, d'écrire ce genre de conneries qui ne fait plus rêver personne... en précisant quand même que ce mauvais script est assez proche de la réalité.

 

Alors évidemment. Il y a de bons et de mauvais flics. Tout comme il y a des boulangers qui font un pain dégueulasse chez qui vous n'allez jamais. D'accord, vous subissez parfois l'incompétence de certains policiers. J'ai 16 ans de boîte. J'en ai croisé des comme ça. Mais je peux vous dire qu'ils sont quand même rares. Et croyez moi si vous voulez, je m'en fous, mais nous nous chargeons bien souvent de remettre dans le droit chemin quelqu'un qui fait mal son boulot car, patrouillant toujours à plusieurs, la connerie d'un seul embarque tout le monde dans la même galère. Ça vous donne une idée de la responsabilité que vous prenez quand vous décidez d'intervenir. Vous n'engagez pas seulement la vôtre mais celle de votre équipe. Résultat vous ne pouvez pas faire n'importe quoi, ou alors tout le monde est d'accord et c'est tout le groupe qui fait n'importe quoi. Après ça se dit flic mais ce n'est que marqué dessus, il n'y a rien en dessous et je ne peux rien y faire. Il y a des services compétents dans la police chargés de nous surveiller et au besoin de nous sanctionner. Suis pas une balance, chacun son job. Certains me diront que le code de déontologie m'oblige à dénoncer des actes que je jugerai anormaux. A ceux-là je répondrai que je fais ce que je veux et j'assume entièrement le fait que j'ai fermé parfois les yeux sur des trucs aberrants, n'étant qu'un simple Gardien de la paix et n'étant pas très ancien non plus. Ensuite, si vous n'avez connu que des policiers désagréables vous souffrez peut-être d'une persécutionnite aigüe et il faut vous faire soigner.

 

Une petite précision, au sujet de mon métier. Un CRS ne charge jamais sans raison. Il a attendu parfois des heures avant d'obéir à cet ordre. Il a pris dans le bouclier ou/et dans la visière de son casque des pavés ou des bouteilles, sans broncher. Il a essuyé des insultes, des crachats, des jets d'œufs et de farine. Jamais de crêpes tiens, ça aurait été plus sympa, surtout avec un soupçon de rhum à l'intérieur. Aux pavés envoyés nous répliquons par l'usage de gaz lacrymogènes, qui ne font que pleurer nos « adversaires ». Les flash balls, s'ils sont bien utilisés ne sont pas sensés blesser gravement qui que ce soit, n'en déplaise à certains politicards commentant tout ça le postérieur bien au chaud calé dans le siège en cuir de leur bureau ou se pavanant devant les caméras. Le gamin qui a pris le projectile de flash ball il n'y a pas longtemps était en train de renverser une poubelle, croyez-vous que le flic serait venu dans sa chambre pour lui tirer dessus s'il avait été tranquillement en train de jouer sur sa console de jeu préférée ou de faire ses devoirs ?

 

Vous croyez quoi ? Que ça nous amuse de charger ? De rentrer dans le tas ? De balancer des grenades ? C'est juste notre boulot. Après il y a les moyens employés. Il m'est arrivé d'effectuer plusieurs charges et parfois j'aurais eu l'occasion d'utiliser ma matraque ou mon tonfa. Je ne l'ai pas fait, estimant que ce n'était pas la peine et que dans notre formation on nous rabâche souvent de n'utiliser que la force strictement nécessaire. Nous représentons l'ordre et sommes chargés de le faire régner. Quand tout est calme sur la voie publique, tout est calme pour nous aussi.

 

Nous avons une Police qui n'est pas défendue, en France. Elle est tellement critiquée qu'elle en a ras le bol. De voir que de plus en plus souvent elle doive se justifier d'avoir simplement fait son boulot. Du coup, demmerdez-vous. Je me casse. J'ai assez donné et j'en ai marre d'essayer de protéger des gens qui ne nous aident pas, qui nous dénigrent à la première occasion. Ne voyant que ce qu'ils veulent voir et pleurant parce que leur voiture a été enlevée par la fourrière alors qu'il aurait suffi qu'ils se garent convenablement pour éviter ça. Tu t'es mal stationné ? T'as pris un PV ? Tiens, tu veux un mouchoir ? Ceux qui pleurnichent une fois qu'ils ont emplafonné un autre véhicule tout ça parce qu'ils roulaient trop vite et bourrés pour couronner le tout. Ceux aussi qui s'énervent quand on leur retire des points alors qu'ils feraient mieux de se rendre compte que c'est bien moins grave de perdre des points et quelques billets plutôt que la vie ou d'ôter celle d'autrui par des comportements irresponsables.

 

Personne n'est indispensable. Certainement pas moi. Mon départ ne fera pas défaut à mon service. Certainement cela attristera quelques-uns de mes collègues avec qui je m'entends bien et que j'ai tellement aimé côtoyer, durant toutes ces années. Ceux qui sont devenus des amis, quand j'étais sur Paris, que j'appelle et qui me donnent des nouvelles de temps en temps. Une chose est sûre, je ne serai pas bien gai le jour où je partirai et malgré la forte envie de partir je redoute ce moment.

 

Pour tout ces bons moments la police me manquera. Pour le reste, je l'ai dit et je le redis, demmerdez-vous, vous avez la police que vous méritez. Je ne cracherai jamais dans la soupe. Et ne comptez pas sur moi pour vous raconter ce qui se passe à l'intérieur de la grande maison, vous n'avez qu'à venir voir ou vous renseigner un peu. Parlez à des flics et demandez-leur la vision qu'ils ont de leur travail. Interrogez-les sur les conditions exécrables dans lesquelles ils l'effectuent. En plus de devoir se battre contre certains éléments perturbateurs qui pourrissent la vie d'honnêtes gens, ils doivent composer avec une hiérarchie qui leur met une telle pression que certains en viennent à se flinguer tellement c'est difficile à supporter. Malgré la pénibilité de ce job, vous verrez que la plupart l'aime et la majeure partie d'entre eux croit encore en ce qu'ils font. Et ils font ce taf avec le cœur et les tripes qu'il faut, au détriment de bien des sacrifices, tant au point de vue moral que physique. Ils sont de moins en moins nombreux à encore y croire. Je fais partie de ceux qui pensent qu'on ne sert plus à rien tant qu'on ne sera pas mieux épaulés par notre hiérarchie ainsi que par nos dirigeants.

 

C'est sûr, si vous vous cantonnez à croire tout ce que racontent les médias, certains médias on va dire, puisque tous ne crachent pas sur la Police et font leur travail objectivement, alors vous n'aurez que ce qu'on veut bien vous montrer, sans chercher à comprendre ni à approfondir vos connaissances sur le sujet. En clair vous parlerez d'une chose que vous ne connaissez pas alors qu'il conviendrait mieux que vous la fermiez...

 

Vous le sentez le ras le bol là ? Ou il faut que j'écrive encore 20 pages de ce qui m'emmerde dans ce taf, que j'aime et que beaucoup ont dégradé, de par leurs décisions politiques ou autres. Qu'ils aillent au diable aussi ceux-là. Avec leurs beaux discours et leurs guignolades à la télévision ou la radio. Ils ne m'impressionnent plus et ne m'ont d'ailleurs jamais impressionné tant ils sont tous aussi incompétents et carriéristes les uns que les autres. Se battant parfois entre membres du même clan, se faisant des coups tordus dont on a même pas idée et que vous ne croiriez pas si on vous les révélait. Certains policiers dégradent eux-mêmes l'image qu'une partie de la population a d'eux, il ne faut pas s'en cacher non plus et ça serait malhonnête de ne pas l'avouer. Cela dit, s'ils étaient un peu plus aidés, peut-être ne seraient-ils pas aussi désabusés et découragés, au point de s'en foutre de tout et de négliger leur fonction première, être au service du public, du citoyen.

 

L'Etat se sert de nous comme renfloueurs des caisses qu'il s'emploie tous les jours à vider à coup de réceptions ou autres dépenses inutiles qui nourriraient un pays du Tiers-Monde pendant plusieurs mois voire années. Sont bons pour nous donner des leçons de morale qu'ils ne peuvent appliquer eux-mêmes. Certains ne connaissent même pas le prix d'un timbre-poste ou d'une baguette, rien que ça vous en dit long sur l'intérêt qu'ils vous portent et le monde différent dans lequel ils vivent. Vous n'êtes là que pour payer et encore payer, et arrêtez de dire que vous payez vos impôts à un flic, je dis ça en passant, sachez que ces derniers en payent aussi.

 

Je serai toujours Gardien de la paix. Ça me collera à la peau jusqu'à la fin. Et tant mieux. Je continuerai à aimer ce boulot, même de loin, dans mon petit magasin informatique ou sous le pont à l'abri duquel je dormirai si jamais ça ne marche pas. Ça y est, on retourne dans le mauvais scénario de série télévisée !

 

Vais arrêter là cet article, au risque de finir par vous saouler... Tout comme j'arrête net mon parcours dans la Police. Peu importe ce qu'il se passera ensuite. Une fois parti je serai tranquille et soulagé. Proche des miens et prêt à relever un nouveau défi, avec en mémoire toutes les valeurs que m'ont appris ce foutu boulot... Et le premier qui en dira du mal en ma présence prendra une baffe, parce que je ne serai plus sous la coupe du code de déontologie de la PN. Ça ne sera pas à la rubrique faits divers avec bavure ou abus de pouvoir inscrits en gros caractères et en gras. La seule chose imprimée sera la trace de mes doigts sur la figure de l'abruti qui osera me dire que j'ai choisi un boulot de con parce que je l'ai suffisamment entendue cette phrase-là. Et s'il porte plainte pour coups et blessures, je lui indiquerai à quel endroit il doit aller pour réclamer justice. J'irai même jusqu'à lui faire un brouillon de ce qu'il doit déclarer si ça peut lui rendre service.

 

J'ai consacré 16 ans de ma vie à être fier de ces deux mots : Police Nationale. Et je me fous de l'avis de gens extérieurs à la profession tant ils sont à mille lieux de connaître ne serait-ce que le quart de la réalité de la vie d'un policier.

 

Sur ce j'arrête sinon vais encore m'énerver et écrire 15 pages. Le blog continue, vous raconterai mes journées dans mon petit magasin informatique ça va être passionnant ! Vais avoir affaire à des abrutis qui ne savent même pas se servir d'une souris, j'ai pas fini de m'arracher les cheveux je crois, peu importe, tant que j'aime ce que je fais, c'est tout ce qui compte...

 

PS : quand je dis « vous », il est évident que je m'adresse aux personnes que je ne connais pas et qui peut-être se reconnaîtront dans ce que je dis s'ils enlèvent les œillères qu'ils portent quotidiennement. Les amis, potes, collègues, membres de ma famille ou autres connaissances ne sont pas concernés par ce « vous ». Quoique, j'ai quelques anti-flics dans ma famille ou parmi mes amis, ça a parfois animé des soirées jusqu'à ce que je finisse par la fermer tant il est inutile de parler de la Police à quelqu'un qui ne l'aime pas. Il trouvera toujours des arguments et des faits divers à la con pour prouver qu'il a raison. Jusqu'à ce qu'il ait besoin d'un policier qui est là pour ça et qui ne fera pas la distinction entre celui qui l'apprécie ou pas, il fera juste son boulot. Ça c'est du PS ! Un ps éléphantesque...

 

PS2 : bah non c'est pas fini. Ce que je dis n'engage que moi. Je me fous que vous soyez d'accord ou non. Que vous m'approuviez ou non. J'écris sur ce blog parce que c'est un excellent moyen de me défouler et de coucher sur un écran mes pensées. Ceux qui écrivent régulièrement savent le bien que ça fait. Rien ne vous oblige à lire, ni à commenter. Je ne changerai pas une ligne de ces articles sous prétexte que ça a vexé quelqu'un. Voilou.

 

PS3 : vais sûrement me l'acheter bientôt, le mieux étant d'attendre les promos de Noël...

 

Xbox 360 : pour les geeks RMIstes qui sont pas capables de se payer une PS3 et qui devraient songer à se mettre sérieusement au boulot plutôt que de passer des heures à glander une manette à la main...

 

Wii : sympa, surtout le tennis et le bowling.

 

Amstrad 6128 : mon premier ordi.

 

Amiga 600 : mon deuxième

 

IBM PC : mon troisième

 

Pour enfin conclure cet article qui n'en finit pas j'en reviens au sujet : cette décision m'a libéré d'un poids assez lourd à porter, surtout ces derniers temps. Suis presque libre. Et l'année qu'il me reste à faire avant de boucler définitivement mes valises ne sera que du bonus. Une année pendant laquelle je profiterai de chaque instant, sachant que ce sont les derniers. Ils me conforteront dans l'idée que policier est bien le plus beau métier du monde...

 

Cette fois c'est fini ! Filez bosser un peu, l'est l'heure, je vais me coucher j'ai bossé cette nuit... Bonne journée et à bientôt !

 

 

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 20:09

snoopy-et-woodstock-declaration-amitie.gif

 

Ami. Un tout petit mot ayant pourtant un énorme impact sur notre vie de tous les jours. On dit que celui qui en a beaucoup n'en a véritablement pas. On entend beaucoup de choses à propos de l'amitié, dans lequel le mot amour se cache à moitié...

 

Il y a toutes sortes d'amis. Ceux qui sont loin, ceux que vous voyez tous les jours, ceux que vous aimeriez voir plus souvent, ceux qui ne vous appellent jamais mais qui sont contents de vous entendre au téléphone ou de vous revoir de temps en temps, bref, il y a de tout...

 

Le véritable ami n'a pas besoin de vos sollicitations pour se manifester. On sait qu'il est là, qu'on peut compter sur lui en toutes circonstances et cet état de fait est réciproque.

 

Sur Facebook, j'ai 99 amis. Marrant que l'inventeur de ce truc ait choisi ce terme. Parce que si je les compte, mes amis, sur Facebook, j'ai assez des doigts d'une main. Le hasard ou je ne sais quoi a fait que la majeure partie de mes amis sont des amies. C'est comme ça, j'ai toujours été plus à l'aise avec une femme et c'est tellement plus agréable.

 

C'est sensible, compréhensif. Ca met de l'amour un peu partout avec un brin de romantisme rafraichissant parfois. Les avis sont partagés quant à l'amitié homme/femme. Certaines nanas pensent que nous nous intéressons à elles uniquement pour leur joli derrière. C'est d'une assez grande prétention que de croire qu'elles possèdent des atouts qui nous font tourner la tête et que c'est la seule chose qui attire notre attention, comme si elles étaient les plus belles, en quelque sorte.

 

Je ne suis certes pas insensible à la vue d'un corps de rêve mais il y en a tellement qu'il y a bien longtemps que cela ne me touche plus. Oui c'est joli et alors ? Il y en a toujours des plus jolis. A partir d'un certain âge on finit par privilégier l'intelligence, l'humour, la compréhension, en somme, des qualités qui se font rares, que ce soit côté féminin ou masculin d'ailleurs.. C'est bien beau un physique parfait, si le reste ne suit pas ça restera un joli jouet avec qui on se distraira quelques instants pour finir par le laisser dans son coffre ou le vendre sur ebay au plus offrant.

 

Je vois d'ici les féministes de tout poil bondir sur leur siège me traitant de vieux con macho. J'avoue que ces femmes-là me font doucement rigoler. Se rangeant dans le camp des victimes d'hommes sans scrupules ne pensant qu'avec leur phallus pour parler poliment, elles s'insurgent contre la moindre allusion les rabaissant au rang de faire valoir ou tout simplement d'objet, qu'elles sont certainement si elles se considèrent comme tel. Certes, beaucoup d'hommes sont ce qu'elles affirment mais en faire une généralité est aussi con que de dire que tous les flics sont des alcoolos.

 

Je m'égare, je parlais d'amitié et me voilà en train de parler de chiennes de garde... Revenons à nos moutons.

 

Si je virais sur Facebook tous ceux que je ne considère pas comme amis, je n'aurais que trois ou quatre contacts, sans compter la famille qui sont bien plus que des amis, ou bien moins pour certains...

 

Il y aurait ma petite amie, et petite n'est pas très approprié mais il paraît que c'est désuet de parler de fiancée, d'autant plus qu'aucune fiançaille officielle n'a eu lieu. Une autre amie, qui ferait 500 km à pieds pour venir m'aider si je le lui demandais. Une jolie brune qui ne m'appelle jamais mais qui, je pense, est une véritable amie... Ca fait deux, j'étais large avec quatre finalement ! Une ex, qui est devenue une amie, j'y crois à moitié donc ça compte pas.

 

En fait Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook, s'est planté. Il aurait du nous permettre de classer tout ce petit monde dans différentes catégories.

 

La famille, les amours, les ex, les amis, les collègues, les collègues-amis, les ex-collègues-amis, les potes, les connaissances, les gens qu'on regrette d'avoir accepté dans nos contacts et qu'on hésite à virer, les profiteurs, les lèche-cul et les hypocrites. Ca serait déjà plus clair.

 

Imaginez un instant. Tu as combien d'hypocrites toi ? 127 ! Ho la la tu as trop de chance j'en ai que 70. Par contre j'ai 200 ex, et toi ? Seulement 40 ? Petit joueur va !

 

Pour finir je dirais qu'évidemment, les amis sont rares et précieux. Ceux-là ne se vexeront pas à la lecture de cet article. Les autres disparaîtront, libre à eux, je leur souhaite bonne continuation et leur assure que j'ai quand même été heureux de les cotoyer un peu, ne serait-ce déjà pour me rendre compte à quel point certaines personnes sont tellement débiles et étroites d'esprit que cela m'aide à ne jamais suivre leur exemple.

 

Je rengaine mon flingue, je compte les morts et je mets le point final à ce nouvel article. J'ai certainement été un mauvais ami à un moment ou à un autre. Il y aura toujours quelqu'un pour me le rappeler. Si c'est un ou une véritable amie qui m'en fait la remarque cela me touchera droit au coeur. Si c'est une personne située dans les autres catégories, ça ne restera que des mots, que j'entendrai et oublierai quelques minutes après.

 

Sur ce bonne journée ou soirée mes chers amis !

 

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 20:06

 

Un nouveau diaporama, réalisé avec Pro Show Gold, sur une musique d'Enya - Storm in Africa.

 

Bonne ballade !

 

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