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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 01:37

 

 

Je ne parle pas du premier rendez-vous dans le sens du tout premier. A vrai dire mon tout premier, je devrais m'en rappeler et je suis incapable de m'en souvenir. Sûrement que ça ne m'a pas marqué plus que ça. Pourtant il y en a qui restent gravés dans nos mémoires, et qui le resteront certainement jusqu'à la fin de nos jours.

 

Il se trouve que ce rendez-vous là se situait à environ 200 km de chez moi. C'est ainsi, les gens qu'on aime sont parfois loin mais les sentiments qu'on éprouve pour eux font qu'ils ne sont jamais bien éloignés, ne serait-ce qu'en pensée déjà.

 

200 km, ça vous laisse le temps de réfléchir, d'être impatient, anxieux, fébrile et rêveur. Un oeil tout de même sur la route ça serait vraiment trop bête de mourir au volant en allant à un premier rendez-vous.

 

Il était convenu d'une heure mais comme souvent il y a des impondérables. Le mien ce soir là fut d'avoir trop fait confiance à un gps très peu fiable qui a décidé de mettre à l'épreuve ma patience et surtout mes nerfs. Il n'y a rien de plus énervant que de se rendre compte qu'on est perdu et qu'à l'embranchement d'une route on ne sait pas si on doit aller à droite, ou à gauche.

 

Après l'avoir tout de même prévenue que j'allais être en retard et surtout pour l'appeler au secours, je me risquais à lui demander de m'indiquer la route, bien penaud je l'avoue car ce sont les femmes en principe, qui se perdent en voiture... Elle n'a pas été d'un grand secours mais j'ai fini par trouver, avec plus d'une heure de retard sur l'horaire convenu.

 

Nous avons donc décidé de nous donner rendez-vous à la gare de la ville proche de son domicile. Une fois arrivé et bien content d'être là, je la prévenais et elle me priait de l'attendre. La patience une nouvelle fois mise à l'épreuve, mais je ne risquais plus rien. J'étais à bon port et ce n'était plus qu'une question de minute pour la serrer enfin dans mes bras.

 

Quoique pas tout à fait. Je m'étais promis que je ne l'embrasserais qu'une fois chez elle parce que voilà, quand on a envie de faire d'un moment quelque chose d'inoubliable, on essaie de ne pas aller trop vite et de ne pas brûler les étapes. Et puis c'était une sorte de challenge, allions nous pouvoir nous retenir et attendre encore quelques instants ?

 

Environ une vingtaine de minutes apres mon arrivée la voilà enfin. Elle se gare à côté de mon véhicule, sort du sien et je sors en même temps qu'elle. Elle me prête son sourire et je lui rends le mien. Bisous, sur la joue, et son petit sourire en coin ressemble à un rictus moqueur du genre "alors ? on s'est perdu ?". Je ne dis rien et me dis que déjà on n'a pas besoin de se parler pour se comprendre, il a suffit d'un regard pour savoir ce qu'elle pensait. Dans un couple cela s'appelle la complicité, que l'on acquiert au fil du temps, au fil des moments passés ensemble. Là, point de complicité mais il n'y a rien de plus charmant qu'une femme qui parle avec ses yeux. Des yeux qu'elle avait magnifiques d'ailleurs, de ceux dont on a pas envie de détourner les siens...

 

Je la suis en voiture. Il faut croire qu'elle est pressée d'arriver chez elle et que je la prenne dans mes bras car elle me sème presque. Je me souviens avoir gueulé tout haut "ho, va se calmer Alain Prost ?" en appuyant sur le champignon. Peine perdue, ma guimbarde trépigne, accélère mais s'essoufle et enrage certainement de n'avoir pas l'âge de la voiture de ma belle. Sans ménagement aucun j'enfonce l'accélérateur et je m'accroche. Heureusement il fait nuit et les phares rouges que je vois au loin sont les seuls guides qui me mèneront à elle.

  

Nous arrivons enfin. J'essaie de ne pas me presser de sortir de ma voiture et pourtant j'ai envie de courir, de ne pas attendre qu'elle rentre et l'embrasser là, dans la rue, devant la porte de sa maison. Je me retiens pourtant, ça serait idiot de craquer maintenant, après tout ce temps où j'ai attendu ce moment. Surtout ne rien gâcher.

 

Nous rentrons. Elle pose son sac sur la table et me tourne le dos. Je viens derrière elle et passe mes mains autour de sa taille. Elle tourne la tête et je l'embrasse enfin. Ce baiser bien mérité efface toutes les péripéties qui m'ont mené jusqu'à lui, l'odeur de son parfum flotte dans la pièce et voilà que je l'aime maintenant, j'en suis sûr, puisque mon coeur bat plus vite et que j'ai trébuché sous le charme de son regard et de ses sourires.

 

Dehors, ma voiture au capot fumant s'endort tranquillement tandis qu'à l'intérieur deux êtres se découvrent et se diront je t'aime un peu plus tard, pour le moment ils savourent un instant qu'ils ont rêvé plus d'une fois, avant ce jour. Comme quoi, certains déboires transforment une première rencontre en moments dont on se plait à se souvenir, et qui resteront pour longtemps des instants privilégiés. 

 

Nous ne sommes plus ensemble mais au fond de mon coeur demeurent à jamais son sourire, la douceur de ses lèvres ainsi que son premier je t'aime, dormant dans un écrin ouaté et imprégné de son parfum...

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