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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 15:51

 

Vous êtes-vous déjà demandé comment vous réagiriez si un tueur se cachait dans votre maison, attendant la plus petite inattention de votre part pour vous étrangler ou vous larder de coups de machette ? Un peu bizarre la question non ? Et pourtant, ça peut arriver. Quelques gestes à avoir dans ces cas-là vont peut-être vous sauver la vie et vous me remercierez plus tard, ou pas si vous êtes mort et en train de vous décomposer au fond d'un lac. 

 

Je plante le décor. Vous êtes chez vous, dans une grande propriété d'une quinzaine de pièces, avec un parc immense où un étang dans lequel batifolent canards et poissons trône au milieu, rendant l'endroit particulièrement bucolique.

 

Vous êtes seul. La télé est allumée et vous surfez tranquillement sur internet. C'est l'hiver. Le feu crépite dans la cheminée et vous profitez de cette soirée relativement sereine et le calme ambiant vous fait penser que la campagne, il n'y a vraiment que ça de vrai.

 

Oui mais voilà, qui dit campagne dit souvent endroit isolé où personne ne peut vous venir en aide, le cas échéant. Vous entendez un bruit, à l'étage. Ça ressemble à une chaise que l'on a déplacé. En premier lieu vous n'y prêtez guère attention, une grande maison est pleine de bruits, de craquements en tout genre, en plus vous n'êtes pas du genre inquiet du coup vous oubliez vite ce bruit pour vous replonger dans la lecture de vos pages internet.

 

Un autre bruit sourd. Cette fois vous levez la tête, en direction du plafond. Des bruits de pas. Plus aucun doute, il y a quelqu'un là haut. Premier réflexe, le téléphone, il faut appeler à l'aide tant que vous le pouvez. Vous décrochez le combiné. Pas de tonalité. Un coup d'oeil sur votre ordinateur, la connexion internet est coupée. Vous vous rabattez sur votre portable et vous souvenez que, là où vous êtes, cela ne capte pas, il y a un seul endroit où ça capte, c'est au bout du chemin, sur une hauteur surplombant votre propriété.

 

Votre coeur se met à battre un peu plus vite car vous venez d'entendre un nouveau bruit. La porte qui donne sur le couloir menant aux escaliers vient de s'ouvrir doucement. Vous entendez toujours des bruits de pas mais feutrés. Puis les marches de l'escalier se mettent à craquer, indiquant que la personne descend, doucement.

 

Vous avez un énorme avantage. Vous connaissez les lieux, vous êtes chez vous. La moindre cachette vous est connue mais avant de penser à vous cacher, il serait bon toutefois de vous armer, il y a des tueurs qui sont très bons au jeu de cache-cache. La cuisine. Un couteau peut faire l'affaire, même si je vous recommande un objet plus grand, vous permettant de tenir votre agresseur à distance. Une arme à feu serait idéale mais bon, vous n'en avez pas, vous être contre leur usage. Un manche à balai ou une batte de base-ball sont des outils parfaits.

 

Il est temps d'aller vous cacher. Choisissez une petite pièce, car se cacher dans une grande pièce réduit votre visibilité. En effet, le moindre mouvement dans un endroit réduit est détectable immédiatement. Alors que votre champ de vision ne peut couvrir l'ensemble d'une pièce beaucoup plus grande, et permettre au tueur de vous surprendre. Fermez la porte à double tour et attendez. Guettez le moindre bruit. Vous entendez maintenant clairement les bruits de pas de l'intrus, qui semble fouiller la maison, certainement à votre recherche. Ne paniquez pas. C'est facile à dire je sais mais la panique ne peut qu'altérer vos réactions et vous amener à commettre des erreurs.

 

Vous n'avez décidément pas de chance car non seulement vous venez d'entendre que quelqu'un tente d'ouvrir la porte que vous venez de fermer, mais après quelques minutes vous entendez avec effroi un bruit et voyez le métal d'une hache passer à travers la mince porte de bois qui vous sépare de la mort. Il va falloir faire vite. Au moment où la porte sera détruite et où le tueur va entrer dans la pièce, frappez le de toutes vos forces au visage et profitez de l'effet de surprise pour sortir en courant. Si l'intrus a lâché sa hache vous pouvez toujours essayer de vous en emparer.

 

Soit vous la prenez et flanquez un coup de hache sur la tête du type, soit vous n'en avez pas le courage et choisissez de vous enfuir de la maison. Vous courez en direction du garage. La voiture. Inutile de chercher à neutraliser la personne qui semble vouloir mettre fin à vos jours, il vaut mieux opter pour la fuite, les cimetières sont remplis de héros.

 

Manque de chance, vous n'avez pas pensé à prendre vos clés, dans la panique on oublie certaines choses essentielles. Vous voilà devant votre voiture, fermée, et vous apercevez la silhouette d'un homme qui sort de votre maison et qui se dirige vers vous.

 

Votre sang se glace. Il ne reste plus que le parc pour vous mettre à l'abri de son regard. Attention de ne pas tomber dans l'étang, le fait d'être mouillé ralentirait votre course. L'obscurité du parc est votre alliée. Si vous êtes sportif vous êtes pratiquement sauvé. Si courir n'est pas votre fort et que vous vous essoufflez au bout de quelques centaines de mètres, vous êtes mort. Un tueur aguerri est relativement endurant, hélas pour vous.

 

Vous avez atteint tant bien que mal l'endroit où votre portable capte. Pas grand chose, juste quelques briques qui vont vous permettre d'appeler à l'aide. Soyez clairs tout de suite, le temps est compté, allez à l'essentiel. Dites juste que quelqu'un vous cherche pour vous tuer, donnez votre adresse et dites à quel endroit vous vous trouvez, dans la propriété. Si les secours arrivent et qu'ils se mettent à fouiller la maison alors que vous êtes dans le parc avec le tueur aux trousses, vous allez mourir bêtement, alors qu'une petite information de rien du tout peut faire la différence.

 

Regardez votre montre au moment où vous raccrochez. Cela va vous servir de repaire pour vous donner du courage. Au fur et à mesure des minutes qui vont s'égrener vous savez que les secours se rapprochent. Un rapide calcul vous fait penser que la gendarmerie sera là dans 20 minutes, puisqu'ils partent du village et que c'est le temps que vous mettez pour rejoindre votre propriété. On peut même compter 10 minutes, car ils ne vont pas arriver à allure normale.

 

En attendant, il faut tenir et rester caché. Il n'y a qu'au cinéma où le tueur tombe directement sur vous dans un parc de plusieurs hectares. Lorsque vous pensez avoir trouvé une bonne cachette, ne bougez plus. Le moindre de vos mouvements peut donner des indications, et la nuit, les bruits sont amplifiés, du coup vous êtes repérables très facilement. Guettez par contre les mouvements du tueur. Il ne faut pas qu'il vous surprenne.

 

10 petites minutes. Voilà à quoi tient votre vie. Un mauvais moment à passer. Des gyrophares bleus, au loin, une voiture s'engage sur le chemin menant à votre propriété. Ne bougez pas encore. Attendez qu'ils arrivent. Une fois qu'ils sont suffisamment proches, sortez et allez à leur rencontre. Vous êtes sauvé.

 

Les recherches ne donneront rien, même à l'arrivée des renforts, la fouille du parc, de la maison. Rien du tout. Vous vous remettez doucement de vos émotions en buvant tremblotant un chocolat chaud ou un thé avec le chef de la brigade de gendarmerie, qui vous réconforte et essaie de vous rassurer.

 

Seul souci, ils vont bien finir par repartir et vous laisser seul à nouveau dans la maison. Soit vous n'avez pas le courage de rester après tout ça, soit vous vous dites que le cauchemar est terminé et que le tueur n'osera pas revenir tout de suite. Seulement voilà, rien ne l'empêche de revenir. Ce n'était pas votre heure ce jour-là mais il ne faut pas tenter le diable.

 

Il ne vous reste plus qu'à déménager, quitter votre propriété de rêve. Des années plus tard, un article dans le journal attire votre attention. Un massacre dans une propriété reculée. Votre sang se glace quand vous reconnaissez l'endroit. Vous vous dites que vous avez bien fait de partir et poussez un soupir de soulagement.

 

Un bruit à l'étage... comme une chaise que l'on déplace... vous levez votre tête en direction du plafond...

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 15:53

 

Connaissez-vous cette série, Flash Forward ? Je vous résume son pitch vite fait. Le monde entier tombe dans les pommes pour une durée de 2 min 17 sec et entrevoit son futur 6 mois après. S'en suit le chaos total car quand vous vous évanouissez au volant ou aux commandes d'un avion en pleine phase d'atterrissage ou de décollage, l'accident est inévitable. L'histoire nous raconte l'enquête d'un inspecteur du FBI qui va tout mettre en oeuvre avec ses collègues pour comprendre le pourquoi du comment et trouver qui se cache derrière cet événement.

 

Cette série, diffusée sur ABC aux Etats-Unis débarque bientôt sur Canal plus. L'ennui c'est que par manque d'audience il n'y aura qu'une seule saison. Et les fans de rester sur leur faim décident de réagir suite à l'annulation de celle-ci. Ils ont donc décidé qu'aujourd'hui ils s'évanouiraient devant les studios d'ABC ou dans différents endroits de nombreuses villes des USA. A noter que l'initiative s'est étendue à plusieurs grandes villes d'Europe.

 

De mon côté, étant un inconditionnel de la série j'ai trouvé l'idée plutôt bonne et décidait que moi aussi j'allais faire quelque chose pour que les studios d'ABC nous pondent une deuxième saison.

 

Le plan : je vais aller à la boulangerie chercher une baguette, et je vais m'écrouler devant le comptoir. Premier avantage de ce plan, le lieu. Il fleure bon le pain chaud et les croissants, quoi de plus agréable que de s'allonger et de humer ces parfums ennivrants qui donnent envie de vivre éternellement le petit-déjeuner ? Deuxième avantage, la boulangère. De surcroit très jolie et fort pourvue (lorsque la bise fut venue), je me prends à rêver d'une éventuelle tentative de réanimation de sa part et l'idée de ses lèvres pulpeuses sur les miennes insufflant un souffle chaud et aux senteurs de printemps dans mes poumons m'émoustille au plus haut point.

 

Action : à 10h30, me voilà parti en direction de la boulangerie. Je pousse la porte et j'entre. Bonjour ! je voudrais une ba..... boum, je m'affale par terre et je ferme les yeux tout en enclenchant mon chrono, je vous rappelle que mon inconscience doit durer 2 minutes 17 secondes, sinon, ABC ne fera jamais de deuxième saison.

 

Cri de la belle boulangère, je l'entends qui fait le tour du comptoir et s'agenouille près de moi. Mon coeur s'arrête. Ca marche ! Vas-y petite, rappelle-toi la nuit des héros et ranime moi vite avant que je ne meure d'impatience.

 

Cauchemar : Raymond ! Raymond ! Viens vite ya un monsieur qui n'est pas bien du tout là. Mon coeur s'arrête une deuxième fois. Les pas lourds de Raymond résonnent sur le carrelage et comme j'ai l'oreille collée au sol j'ai l'impression que celui-ci se soulève à chaque pas.

 

Qu'est-ce qu'il se passe ici voyons, mais qu'est-ce qu'il se passe ici ? dit Raymond. C'est le monsieur là, il vient de tomber dans les pommes. Appelle les pompiers reprend Raymond, je vais voir ce que je peux faire. La boulangère se relève et le boulanger la remplace, s'agenouillant lui aussi. Je n'ose plus bouger. C'est alors que je sens des doigts farineux me pincer le nez et ouvrir ma bouche. Puis un truc piquant sur ma lèvre supérieure. Mon Dieu c'est une moustache !

 

C'en est trop, j'ouvre les yeux et je me relève d'un bond. Ca va mieux ! Je suis guéri ! Raymond me regarde d'un air bizarre, d'une expression mêlant un certain soulagement et un soupçon de suspicion. Je regarde mon chrono. Deux minutes ! Il manque 17 secondes !

 

Je repars, la queue entre les jambes, rempli de honte et surtout dégouté de penser que, par ma faute, il n'y aura jamais de deuxième saison de Flash Forward mais entre le baiser moustachu d'un boulanger de campagne et ma passion pour cette série, il y a quand même des limites que je ne peux franchir.

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