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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 23:32

 

 

 

 

Salut à toi l'internaute, qui lit ces lignes, depuis le premier article. Toi qui, à demi-caché derrière un pseudo et une adresse IP, vient épier le résultat de centaines de clapotis digitaux sur mon clavier grisé par la cendre et souillé par le café trop sucré que je m'envoie quand la souris me démange.

 

Salut à toi, fidèle abonné de newsletter, adepte de fil RSS, averti à la micro-seconde de la parution d'une nouvelle élucubration de ma part. Toi qui donne un avis à chaud sur le moindre de mes écrits, décortique, corrige, approuve ou gerbe sur ton écran le trop plein de ce que tu ingurgites à longueur de journée.

 

Salut à toi mon pote, qui lit sans vergogne les mots entassés venant du tréfonds de mon âme, du puits sans fond de mes pensées, obscures ou lumineuses venant éclairer ou noircir ton ennui quotidien.

 

Salut à toi le vagabond, SDF de l'internet venant habiter mes pages au gré de tes pérégrinations sur la toile, via Google ou un lien Facebook que l'un de tes 800 amis aura placardé sur son mur et sur lequel tu auras machinalement clické.

 

Salut à toi, belle et sournoise Edwige, salut à toi collègue des RG, qui guettent le moindre faux pas déontologique de ma part, connaissant mon nom et mon adresse, la marque de mes sous-vêtements, mes habitudes alimentaires ainsi que la couleur des yeux de la dernière femme ayant partagé mon lit.

 

Salut à toi, commentateur de la dernière heure, observateur silencieux à l'affut du moindre faux témoignage, redresseur de torts à tes heures perdues, châtiant ma plume de la tienne, provocant mon avis en duel dans la rue principale de ma boîte email et dégainant tes phrases bien-pensantes plus vite que ton ombre. M'envoyant entre les deux yeux les points d'exclamation comme autant de balles que compte le six-coups assassin de tes verbiages pompeux et inutiles.

 

Salut à toi, blogueur de tous horizons, inlassable VRP du réseau, avide de références et communautaire de cœur. M'invitant à visiter ton âme tout comme tu t'es permis de visiter la mienne, sans même me demander la permission ni prendre la peine de tout lire jusqu'au bout. Comme si la lecture d'un seul mot émanant de mon cœur te donnait le droit de m'obliger à faire de même.

 

Salut à toi l'invité surprise, le pique-assiette, qui pousse la porte de ma maison, se servant dans le frigo et s'en allant une fois qu'il n'y a plus rien à boire ni à manger.

 

Salut à vous mes amis qui ne jugent rien, pas même la faute inexcusable d'oser étaler sur les écrans de la terre entière ces moments de vie partagés, précieux instants que vous croyiez intimes mais exposés sans pudeur à la face du monde.

 

Salut à vous tous, qui êtes ici chez vous. Qui avez les clés de l'endroit. Je ne suis que locataire de mes propres pages, que vous décidez de visiter et que vous fuyez peut-être si j'ai le malheur de ne pas remplir ne serait-ce que la moitié d'un rectangle de dimension 800 x 600.

 

Je refais la déco, cherche des idées neuves, casse des murs et agrandit les pièces pour que tous aient leur place dans mon modeste appartement aux murs pixelisés et aux façades déroulantes.

 

Ce logis informatique où je ne suis plus chez moi, mais où vous venez quand ça vous chante, que je vous y invite ou non. Pour fouiller dans mes tiroirs et ouvrir les portes de mes armoires, vous allonger sur mon canapé et fumer mes cigares.

 

Puissiez vous trouver le trésor que je cache dans ces pages, et dont personne jusqu'ici n'a soupçonné l'existence, à part peut-être ceux qui m'ont aimé. Ils ne viennent plus ceux-là, ils connaissent déjà l'endroit pour l'avoir cambriolé une fois et profité du fruit de leur larcin en toute impunité... Puissent-ils ne jamais revenir ces bandits, ces marauds, ces profiteurs de confiance et ces menteurs d'amour. Je les défie de trouver la combinaison du nouveau coffre que je me suis acheté, sur qui le plus habile des voleurs se cassera inexorablement les dents et s'écorchera les doigts.

 

Et si un jour le lien s'écroule, si l'erreur 404 s'affiche sur l'écran de votre curiosité ou de votre intérêt pour ce lieu, c'est que le presque propriétaire du domaine s'est enfui. En emportant le souvenir des traces de vos pas, que vous avez laissé sur les statistiques secrètes répertoriées dans le journal de bord de votre favori, comme sur le registre d'un hôtel sur lequel sont gravés votre nom et la date de votre venue...

 

Ce sera provisoire, ou définitif. Simplement parce qu'il y a un temps pour tout. Pour écrire. Pour lire. Pour dire. Pour dénoncer. Pour partager. Pour se mettre en colère. Pour se calmer. Pour aimer. Pour détester. Pour vivre. Pour mourir.

 

Il me reste du café... je vous en sers un ? Ou vous êtes déjà en train de commenter ?

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commentaires

D
<br /> No comment !<br /> <br /> <br />
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